Du fait de leurs effets sur les glycémies et sur le poids, indépendants du statut des diabètes, la tentation est grande de donner des iSGLT2 chez des DT1, en particulier ceux mal équilibrés et en surpoids.
Chez 199 DT1 en vraie vie, des réductions significatives de l’HbA1c moyenne (−0,5 %), du poids (−2,9 kg) et des doses d’insuline quotidienne (−8,5 %) ont été enregistrées après 12 mois (1). La réduction la plus importante a été obtenue chez les personnes dont l’HbA1c initiale était supérieure à 8 % (−0,7 % [64 mmol/mol]). La perte de poids la plus importante a été observée chez les sujets ayant un IMC supérieur à 27 kg/m2 (−3,5 kg). Les personnes dont le débit de filtration glomérulaire estimé au départ (eGFR) était inférieur à 90 ml/min/1,73 m2 ont montré une augmentation de l’eGFR (4,5 ml/min/1,73 m2), tandis que celles dont le rapport albumine/créatinine urinaire (UACR) était supérieur à 15 mg/g, ont eu une diminution de celui-ci (–16,6 mg/g).
Cinquante-sept personnes (28,6 %) ont signalé des événements indésirables : 45 des infections génitales (22,6 %), 5 épisodes de cétose (2,5 %) et 7 acidocétoses diabétiques (3,5 %). Aucun épisode d’hypoglycémie grave n’a été signalé.
Un réel risque d’acidocétose
Ainsi, en vie réelle, les iSGLT2 ont montré des résultats prometteurs. Les avantages étaient plus prononcés chez les personnes ayant une HbA1c et un IMC de base plus élevés. Le risque d’acidocétose est resté une préoccupation majeure, malgré les mesures éducatives. D’autres preuves sont encore nécessaires pour évaluer les effets à plus long terme des iSGLT2, en particulier leur effet sur les résultats réno-cardiovasculaires.
Dès l’apparition de cette classe, la tentation fut grande, pour beaucoup de diabétologues, de l’utiliser dans le DT1, surtout en présence d’un contrôle glycémique très difficile à obtenir malgré des mesures thérapeutiques bien conduites et en particulier chez des sujets en surpoids et recevant de fortes doses d’insuline. Et c’est bien dans un tel contexte clinique que les iSGLT2 se sont avérés ici les plus efficaces et donc utiles. Mais, rappelons-le, l’indication n’est pas autorisée en France à ce jour. Dans le futur, si elle était admise, on devra se méfier des mêmes risques infectieux que dans le DT2 mais, plus encore, des acidocétoses, surtout chez des patients DT1 peu observants et mal surveillés.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Palanca A, van Nes F, Pardo F, Ampudia Blasco FJ, Mathieu C. Real-world Real-world Evidence of Efficacy and Safety of SGLT2 Inhibitors as Adjunctive Therapy in Adults With Type 1 Diabetes: A European Two-Center Experience. 2022 Mar 1 ; 45(3):650-8
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