Les lithiases rénales touchent environ 10 % des individus. On sait aussi que le diabète de type 2 (DT2) accroît ce risque. Qu’en est-il avec les nouveaux antidiabétiques, iSGLT2 et arGLP1, dans cette population ?
À partir des registres de santé danois, les auteurs ont mené durant 6 ans une étude de cohorte sur une population ayant initié un traitement par iSGLT2 ou arGLP1 (à partir de 2012, date d’approbation du premier iSGLT2 en Europe). Cette étude, de méthodologie conçue et menée de façon très rigoureuse pour réduire au mieux tout facteur confondant, a inclus 24 290 patients ayant initié un traitement par iSGLT2 et 19576 un traitement par arGLP1 (1).
Le taux d’incidence de lithiase rénale, avant appariement, était de 2,5/1 000 personnes-années chez les initiateurs d’iSGLT2 et de 4,2/1 000 personnes-années chez les utilisateurs d’arGLP1.
Sous traitement, le taux d’incidence de lithiase rénale fut de 2,0 chez les utilisateurs d’iSLT2 vs 4,0/1 000 personnes années pour les utilisateurs d’arGLP1, soit une différence de taux d’incidence de -1,9 [-2,8 ; -1] /1 000 personnes années et un HR de 0,51 [0,37 ; 0,71].
Après appariement sur un score de propension, puis en équivalent d’analyse en ITT, les résultats étaient similaires, avec un HR de 0,40 ; résultats similaires pour la dapagliflozine et l’empagliflozine. Possible faiblesse de cette étude : l’effet confondant de l’obésité, qui contribue au risque connu de lithiase rénale, et aurait pu faire choisir les arGLP1 du fait de l’IMC, ne semble cependant pas devoir être retenu.
Un nouvel effet favorable à confirmer
Les taux d’acide urique circulants sont souvent élevés dans le DT2, et contribuent au risque de lithiase et possiblement de risque cardiométabolique. Des données montrent que les iSGLT2 augmentent la diurèse osmotique, l’excrétion d’acide urique et réduisent l’acide urique circulant. Même si cette étude n’est pas une preuve que la réduction de risque de lithiase rénale est consécutive à ces phénomènes, cette étude de cohorte nationale danoise est la première à analyser le risque de lithiase rénale associé aux iSGLT2 en pratique clinique courante, qui s’avère associé à une diminution d’environ 50 % du RR de lithiase rénale comparé à l’initiation d’un traitement par arGLP1 (ou inhibiteurs de DPP4, aussi étudiés). Cela confirme une métaanalyse précédemment publiée mais de moindre puissance. En somme, un élément favorable de plus à ajouter à ceux qu’offrirait cette classe d’antidiabétiques, nouvelle… pour notre pays du moins.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Kristensen KB, et al. Sodium-glucose cotransporter 2 inhibitors and risk of nephrolithiasis. Diabetologia 2021 Mar 13. doi : 10.1007/s00125-021-05424-4
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