- Meilleure persistance de la pompe à insuline si elle a été mise d’emblée (1)
Cette étude germanique s’est penché la persistance du traitement par pompe à insuline à 3 ans (pas de retour au multi-injections) chez 2 390 sujets, selon le fait d’avoir été précédemment traité par multi-injections ou mis d’emblée sous pompe, dès la révélation du DT1. Il s’agit de petits enfants, adolescents ou adultes jeunes. La persistance est meilleure avant l’âge de 6 ans (95 %) : le rôle des parents, on imagine ? Elle est moindre chez les 12-17 ans (je dirais, évidemment).
Mais le fait le plus notable est que la mise sous pompe dès le diagnostic s’accompagne ici d’une meilleure persistance, vers quand un schéma multi-injections avait été prescrit pour commencer : 92 % vs 82,9 %. Vraiment intéressant pour les diabétologues.
- Croissance infantile rapide : risque confirmé de diabète de type 1 (2)
Une croissance rapide a été suggérée comme facteur pouvant favoriser l’auto-immunité des îlots et la progression vers le diabète de type 1 (DT1). La plupart des études précédentes n’avaient pas analysé la croissance de l’enfant séparément selon les périodes de croissance (nourrissons ou enfants), alors qu’il y a des caractéristiques possiblement distinctes entre les stades de développement.
L’étude concerne une cohorte prospective de 10 145 enfants, en Finlande, Allemagne, Suède et États-Unis, âgés de 1 à 8 ans avec au moins trois mesures de taille et de poids, et au moins une mesure des auto-anticorps anti-îlots. Le critère principal est l’apparition de l’auto-immunité des îlots et la progression de celle-ci vers le DT1.
Résultat, une augmentation rapide de la taille (cm/an) est associée à un risque accru de séroconversion (Ac anti-GAD, auto-Ac contre l’insuline, auto-Ac contre l’antigène 2 de type insulinome) : RR = 1,26 ; IC95 [1,05 -1,51] chez les 1-3 ans et RR = 1,48 ; IC95 [1,28 -1,73] chez les plus de 3 ans. De plus, la vitesse de prise de taille était associée à la conversion de l’auto-immunite vers le DT1 : HR = 1,80 ; IC95 [1,15, 2,81].
Ces données confirment donc le lien entre croissance rapide et DT1. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour étudier les mécanismes qui expliquent cette association.
- Hospitalisations toutes causes : bon niveau de preuve des iSGLT2, moins démontré pour les arGLP1 (3)
Les patients ayant un diabète de type 2 (DT2) sont à plus haut risque d’hospitalisations, que ce soit pour des causes aiguës (infectieuses, cardiovasculaires [CV] et accident vasculaire cérébral [AVC] principalement) ou pour bien d’autres motifs (cancers, respiratoire etc..). De plus, leurs pronostics dans ces cas sont démontrés comme étant plus défavorable.
Mais, force est de constater que les grands essais ont fait peu de place aux hospitalisations, dans les études centrées sur le CV ou le rein : les critères retenus étaient le Mace, voire l’insuffisance cardiaque ; de fait, les hospitalisations toutes causes ont été relativement négligées.
Cette étude, qui vient de paraître, fait un point exhaustif de la littérature au sujet des hospitalisations toutes causes confondues dans les essais portant sur les deux classes les plus récentes, les iSGLT2 et les arGLP1.
Pour les iSGLT2 les essais randomisés contrôlés de phase 3 et les études de vraie vie sont très concluants : les iSGLT2 ont un fort bénéfice sur la prévention de ces hospitalisations.
Il n’en est pas de même pour les arGLP, pour lesquels seules les études de vraie vie indiquent un bénéfice, mais pas les essais randomisés contrôlés.
Au total, les auteurs insistent pour que l’on dispose de plus de détails sur les hospitalisations « toutes causes », des données qui manquent souvent alors qu’elles sont essentielles au plan médical, pronostique et médico-économique.
Professeur émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) van den Boom L, Kostev K. Persistence with insulin pump therapy among children and young adults with type 1 diabetes in Germany: An update. Diabetes Obes Metab. 2022 May;24(5):948-950. doi: 10.1111/dom.14647
(2) Li Z, Veijola R, Koski E, Anand V, et al. Childhood Height Growth Rate Association With the Risk of Islet Autoimmunity and Development of Type 1 Diabetes. J Clin Endocrinol Metab. 2022 May 17;107(6):1520-1528. doi: 10.1210/clinem/dgac121
(3) Schechter M, Fischer M, Mosenzon O. Preventing all-cause hospitalizations in type 2 diabetes with sodium-glucose cotransporter-2 inhibitors and glucagon-like peptide-1 receptor agonists: A narrative review and proposed clinical approach. Diabetes Obes Metab. 2022 Jun;24(6):969-982. doi: 10.1111/dom.14675.
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