- Un peu moins de stéatose, mais pas moins de fibrose hépatique, sous empagliflozine (1)
Seules de petites cohortes de diabétiques de type 2 (DT2) avaient suggéré que l’empagliflozine réduise la graisse hépatique. Ici, c’est la grande étude Empareg outcome qui a été revue sous une dimension hépatique.
Cette étude post-hoc d’Empareg outcome concerne 7 020 personnes avec DT2 et maladies cardiovasculaires (CV), sous 10/25 mg/j d’empagliflozine ou placebo, pour lesquels ont été analysés les risques de stéatose et de fibrose liés à Nash. L’indice de stéatose de Dallas, le score de fibrose de la Nash et le score de fibrose-4 ont été calculés. Les changements par rapport au début de l’étude ont été examinés par mesures répétées ainsi que leurs associations avec les résultats cardiorénaux et la mortalité.
Résultats, au départ, 73 % et 84 % des participants présentaient un risque élevé de stéatose selon l’indice de Dallas et l’indice de stéatose hépatique dans les groupes empagliflozine et placebo respectivement, et 23 % et 4 % présentaient un risque élevé de fibrose avancée selon le score de fibrose et de fibrose- 4 points.
Les pourcentages de sujets à haut risque de stéatose ont légèrement diminué au fil de l’étude avec l’empagliflozine ; en revanche, elle n’a pas amélioré la proportion de sujets à haut risque de fibrose, vs placebo.
À l’initiation, le risque élevé de fibrose avancée était lié à celui d’événements cardiovasculaires. Les effets de l’empagliflozine sur la mortalité cardiorénale et toutes causes confondues étaient constants dans tous les groupes à risque.
En conclusion, l’empagliflozine peut réduire le risque de stéatose, mais pas de fibrose, chez les personnes atteintes de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Et, à l’issue de l’essai, les améliorations des évènements cardiorénaux et de la mortalité associée au traitement par l’empagliflozine étaient indépendantes du risque de stéatose et de fibrose.
- Infection génito-urinaire et gliflozines : une réalité à bien connaître (2)
Les iSGLT2 (gliflozines) voient leur usage de plus en plus répandu dans le traitement du diabète de type 2 (DT2) du fait de leurs bénéfices importants, rénaux et cardiovasculaires. Parmi leurs effets indésirables, les infections génito-urinaires sont indéniables dans les essais de dossier cliniques, mais qu’en est-il en vraie vie ? Les données du système de santé au Canada et celles de la base de données des médecins généralistes au Royaume-Uni ont été étudiées pour suivre les nouveaux utilisateurs de iSGLT2 en association avec la metformine (15 700 DT2), par comparaison à ceux d’autres antidiabétiques (iDPP4, sulfamides hypoglycémiants, arGLP1, glitazones et insuline).
Cette étude confirme le surrisque de développer une infection génito-urinaire (HR = 2,68 IC95 [2,19-3,28]). Prescripteurs comme patients doivent être très informés de ce risque.
- Metformine et diabète gestationnel : attention au petit poids de naissance (3)
Le diabète gestationnel (DG) est fréquent et pose plusieurs questions quant à sa prise en charge. En particulier, le recours à la metformine en plus des modifications du mode de vie et diététiques. L’étude randomisée « Metformin in women with type 2 diabetes in pregnancy » (MiTy) a comparé les effets de la metformine vs placebo, en association à l’insulinothérapie. Si l’étude avait montré des bénéfices importants du côté maternel (moindre prise de poids, meilleur équilibre glycémique, moindre recours à l’insulinothérapie) et côté fœtal (moins de macrosomie et d’adiposité à la naissance), pour les 460 enfants dont les données de poids de naissance étaient disponibles, il avait été identifié davantage de petits poids pour l’âge gestationnel dans le groupe metformine (12,9 % vs. 6,6 %, soit 30 vs. 15 enfants), sans véritable explication.
Cette nouvelle étude a réalisé une régression logistique à partir des données maternelles à l’inclusion, à la recherche des facteurs prédicteurs des retards de croissance. Après divers ajustements, l’utilisation de la metformine était le facteur prédictif de retard de croissance, en particulier chez les femmes présentant des comorbidités (HTA ou néphropathie).
- Attention : Forte surmortalité après un syndrome de Cushing (4)
Les hypercortisolismes endogènes sont, pour 70 %, des maladies de Cushing (d’origine hypophysaire) pour 20 à 25 % d’origine surrénalienne et 5 à 10 % ectopiques. L’incidence totale est certes faible : de 1,8 à 3,2 cas/millions/an.
Les auteurs de ce travail ont effectué une revue systématique et une métaanalyse, afin de mesurer le ratio standardisé de mortalité (SMR), la proportion et la cause des décès. La SMR a été rapportée dans 14 articles incluant 3 691 patients (13 cohortes de maladie de Cushing et 7 cohortes d’hypercortisolisme surrénalien).
Le SMR global était situé entre 2,8 et 3,0 pour les différentes formes de Cushing. Les causes de décès étaient les maladies athérosclérotiques et thromboemboliques (43,4 %), les infections (12,7 %), les tumeurs malignes (10,6 %), les maladies actives (3,5 %), les insuffisances surrénaliennes (3,0 %) et les suicides (2,2 %). Malgré une amélioration ces dernières années, l’augmentation de la mortalité due aux syndromes de Cushing endogène persiste. Les causes de décès font insister sur la nécessité de prévenir et de gérer les comorbidités, en plus du traitement de l’hypercortisolisme. Lire les détails des conseils de suivi.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
(1) Kahl S, Ofstad AP, Zinman B, Wanner C, Schüler E, Sattar N, Inzucchi SE, Roden M. Effects of empagliflozin on markers of liver steatosis and fibrosis and their relationship to cardiorenal outcomes. Diabetes Obes Metab. 2022 Jun;24(6):1061-1071. doi: 10.1111/dom.14670
(2) Alkabbani W, Zongo A, Minhas-Sandhu JK, et al. Five comparative cohorts to assess the risk of genital tract infections associated with sodium-glucose cotransporter-2 inhibitors initiation in type 2 diabetes mellitus. Diabet Med 2022; 39:e14858
(3) Feig DS, Zinman B, Asztalos E, et al. Determinants of small for gestational age in women with type 2 diabetes in pregnancy: who should receive metformin? Diabetes Care 2022; 45:1532-9
(4) Limumpornpetch P, Morgan AW, Tiganescu A, Baxter PD, Nyawira Nyaga V, Pujades-Rodriguez M, Stewart PM. The effect of endogenous cushing syndrome on all-cause and cause-specific mortality. J Clin Endocrinol Metab. 2022 Jul 14;107(8):2377-2388. doi: 10.1210/clinem/dgac265
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