Les 8es Rencontres d’éducation thérapeutique, organisées par Sefor (Santé éducation formation, société cofondée par la Dr Helen Mosnier-Pudar), se tiendront à Lyon le 16 novembre prochain sur le thème de l’apprentissage mutuel. Dédié aux différents types de savoirs (savants, expérienciels) qui, mutualisés entre soignants et patients, permettent une véritable décision partagée, ce congrès sera transversal : il concernera toutes les pathologies chroniques. Ouvert à tous les soignants, il se déclinera en plusieurs volets : conférences, ateliers pratiques interactifs, recherche sur l’ETP. Enfin, un débat sera proposé sur l’ETP dans la maladie respiratoire chronique.
« Des études ont montré qu’un an après la prescription d’un traitement plus de 50 % des patients présentant une maladie chronique ne la suivent pas correctement. Face à ce constat, l’éducation thérapeutique (ETP) est indispensable : elle apporte aux patients, et à leur entourage, les connaissances et les compétences nécessaires pour comprendre et gérer leur maladie et leur traitement, et pour collaborer avec les soignants », rappelle la Dr Helen Mosnier-Pudar, endocrinologue à Paris, présidente du groupe de travail ETP de la Société francophone du diabète (SFD). L’un des grands objectifs de l’ETP est de permettre aux patients de mener à bien leur projet de vie tout en arrivant à trouver un nouvel équilibre.
Des programmes multidisciplinaires
Dans le cadre du colloque singulier, le médecin qui suit un patient atteint de diabète de type 2 (DT2) doit y consacrer du temps, notamment pour l’aider à changer ses habitudes de vie et à coconstruire un projet thérapeutique.
L’autre volet de l’ETP est lui structuré au sein de programmes proposés par des équipes multidisciplinaires (médecins, patients experts, infirmiers, diététiciens, coachs sportifs, psychologues…) et soumis à autorisation des agences régionales de santé. « En France, ils sont le plus souvent effectués à l’hôpital, mais ils se développent tout de même, petit à petit, en ville, dans les réseaux, maisons et pôles de santé. C’est une évolution positive, car un grand nombre de diabétiques sont suivis en ville et doivent avoir accès à l’ETP », se réjouit la Dr Mosnier-Pudar.
Le programme d’ETP comporte un bilan éducatif partagé, au cours duquel on analyse avec le patient son contexte de vie, ses traitements, le stade de sa maladie, ses connaissances, ses ressources et ses difficultés au quotidien. Ce bilan permet d’identifier les besoins du patient et de les traduire en objectifs pédagogiques afin de construire, avec lui, un parcours éducatif personnalisé. « Après ces étapes, le patient pourra bénéficier d’ateliers d’ETP individuels ou collectifs, et, à la fin du processus, il sera procédé à une évaluation afin de savoir si ses besoins pédagogiques ont été couverts, et si les nouvelles compétences acquises lui permettent ou non de mener son projet de vie en tenant compte de sa maladie », indique le Dr Mosnier-Pudar.
Une efficacité démontrée
Dans le cadre du DT2, les ateliers d’ETP peuvent traiter de divers sujets : l’alimentation au quotidien (Comment se nourrir pour favoriser l’équilibre nutritionnel et la perte de poids ?) ; l’activité physique (Comment l’effectuer ? À quelle fréquence ?) ; l’information du patient (Comment accéder à des ressources fiables sur sa maladie ? Comment faire appel au système de soins quand on en a besoin ?). « Ces thématiques sont déclinées en compétences psychosociales, d’autosoin et d’adaptation, développe la Dr Mosnier-Pudar. Au début des années 2000, des études ont montré l’efficacité de l’ETP dans le DT2, notamment son rôle dans la réduction de l’hémoglobine glyquée et le maintien dans le temps des comportements bénéfiques à la santé. Toutefois, pour que ses effets se poursuivent sur le long terme, le patient doit bénéficier d’ateliers de renforcement de façon régulière, dans le cadre d’un circuit éducatif organisé. »
L’ETP, organisée en programmes, est aujourd’hui dispensée par des professionnels qui y sont formés. Une formation de 40 heures dans des organismes de formation reconnus en France permet à toute personne (soignant ou non) d’acquérir les compétences nécessaires, définies par décret, pour accompagner les patients chroniques.
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