La transplantation d’îlots pancréatiques a montré sa capacité à améliorer significativement le contrôle glycémique des diabétiques de type 1 (DT1) très instables et menacés de risques hypoglycémiques majeurs voire létaux, et parfois à même de sevrer totalement d’insuline des sujets avec DT1. Elle se réalise généralement dans le foie. Cette procédure est invasive (injection dans la veine porte), elle utilise un grand nombre d’îlots, dont la survie est limitée à long terme, et nécessite souvent des greffes itératives. Cela pose un problème face à la pénurie de donneurs.
Une procédure de transplantation d’îlots au niveau cutané a été développée dans des modèles animaux, en les insérant dans une matrice biodégradable (polyuréthane : Novosorb), améliorant les chances de survie grâce au développement d’une microvascularisation précoce (1).
Chez le porc, une telle greffe a permis aux îlots de rester fonctionnels (vascularisation au point d’implantation cutané visible dès le septième jour), avec une sécrétion d’insuline et une survie pendant au moins une centaine de jours, suggérant que cette nouvelle procédure pourrait augmenter la survie des îlots pancréatiques suffisamment longtemps pour réduire ou espacer la nécessité de greffes itératives.
Dans plusieurs modèles de souris diabétiques, le dispositif a permis de faciliter le traitement du diabète pendant plus de 150 jours. Reste à confirmer ces résultats chez l’humain.
De nombreux atouts
Les greffes d’îlots de Langerhans sont peu réalisées, principalement du fait de la rareté des donneurs et d’un fréquent besoin d’injection itératives chez un même receveur (pour objectifs non atteints). Les indications posées sont très restreintes, elles portent essentiellement sur des DT1 particulièrement instables, avec une variabilité extrême, et pluriquotidienne, des glycémies, rendant la vie quotidienne de ces sujets insupportable et menaçant à court terme leur survie, par risque d’hypoglycémies non ressenties létales.
Simplifier le geste est essentiel, puisque 60 % des îlots seraient perdus lors de l’injection dans le site hépatique. Sans compter qu’au besoin (îlots à risque : xénogreffes, cellules souches), la récupération de cellules transplantées y est impossible. De plus, la microcirculation hépatique est caractérisée par une faible pression en oxygène, des niveaux élevés d’endotoxines et une immunité active, qui compromettent encore davantage la fonctionnalité des îlots. Enfin, les îlots sont des amas de cellules prothrombogènes, nécessitant une anticoagulation avec ses risques de complications.
Ainsi, la recherche de sites alternatifs représente un objectif important. Plusieurs ont été proposés : la moelle osseuse, intramusculaire, intrathymique, intramédullaire, et plus récemment le site sous-cutané. La peau offre les avantages d’une facilité d’accès, d’une surveillance et d’une imagerie plus aisées, avec des biopsies diagnostiques et même l’excision possible des tissus greffés.
Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes
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