IL EST RECONNU que la pratique régulière d’un exercice physique apporte un bienfait consistant aux patients souffrant de diabète de type 2. Mais quelle prescription faut-il leur faire ? Exercice aérobique ou d’endurance ? L’étude présentée par Timothy Church et coll. permet d’apporter des précisions sur la nature de ce qu’il convient d’indiquer. Ces auteurs ont évalué les bénéfices respectifs d’un entraînement aérobique d’une part, d’un entraînement en résistance, d’autre part, et enfin de la combinaison des deux. L’effet est évalué sur l’HbA1c, dans une étude chez 262 hommes et femmes sédentaires (63 % d’hommes, 47 % de femmes, âge moyen de 55,8 ans), souffrant d’un diabète de type 2, avec une HbA1c supérieure à 6,5 %. Le programme d’exercices a été exécuté pendant 9 mois.
Un groupe témoin de 41 participants qui n’ont pas pratiqué d’exercice physique a été formé. Les autres se sont partagés en 73 assignés à un entraînement en résistance, trois fois par semaine, 72 à un exercice aérobique avec une dépense d’énergie de 12 kcal par semaine (consommation maximum en oxygène de 65 %) et 76 à une pratique combinée d’entraînement en endurance et d’aérobique avec une dépense énergétique de 10 kcal par semaine.
À l’inclusion, l’HbA1c était de 7,7 % en moyenne. Les résultats montrent que si chaque type d’exercice apporte des bénéfices, seule la combinaison des deux est associée à une réduction de l’hémoglobine glyquée. Et les bénéfices cumulés pour les autres paramètres d’évaluation sont plus importants dans ce groupe également.
Périmètre abdominal et masse grasse.
Ainsi, comparativement avec le groupe témoin, le groupe où les modes d’exercice ont été combinés, a connu une réduction moyenne de l’HbA1c de 0,34 % (p = 0,03). Mais la modification de ce paramètre n’est significative ni dans le groupe aérobique (- 0,24), ni dans le groupe entraînement en résistance (- 0,16 %). Seul aussi le groupe des exercices combinés a amélioré sa consommation maximum en oxygène : en moyenne de 1 ml/kg par minute (p < 0,05).
Le périmètre abdominal a perdu entre 1,9 et 2,8 cm, dans les trois groupes. Et la réduction de la masse grasse est de 1,4 kg dans le groupe entraînement en résistance, et de 1,7 kg dans les deux autres groupes (p < 0,05 pour tous).
« À notre connaissance, c’est la première grande étude randomisée impliquant des individus souffrant de diabète de type 2 menée pour tester des prescriptions d’exercice physique en concordance avec les " 2008 Physical Activity Guidelines " », précisent les auteurs. La force de l’étude tient au fait que les programmes d’exercice ont été rigoureusement contrôlés et monitorés. La population présentait tous caractères de diversité en âge, genre et origine ethnique. Les prescriptions d’exercice ont été facilement réalisables et bien tolérées par les individus, ce qui est important à noter pour définir des recommandations à cette population de patients.
JAMA, 24 novembre 2010, vol. 304, n° 20, p. 2253-2262.
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