AU COURS du congrès de l’American Society of Nephrology, à San Diego, le Pr Haller (Allemagne) a présenté les résultats de l’étude Roadmap, qui mettent en évidence une diminution de 23 % (p = 0,0104), sous olmesartan, des microalbuminuries (MAU) chez les diabétiques de type 2, normoalbuminuriques à l’inclusion.
Comme il l’a expliqué, de multiples études ont montré que l’albuminurie, en plus des complications rénales qu’elle annonce, augmente considérablement le risque cardio-vasculaire du diabétique de type 2. Un phénomène qui s’aggrave avec le degré de protéinurie, mais qui s’observe déjà au stade de microalbuminurie (MAU). D’où l’intérêt d’une prévention précoce, retardant l’apparition de la MAU, le système rénine angiotensine étant à ce titre une cible privilégiée. Mais si plusieurs IEC et sartans ont déjà démontré leur effet néphroprotecteur à des stades plus tardifs – notamment chez des patients micro-albuminuriques - aucun sartan n’avait démontré sa capacité à prévenir ou retarder l’apparition de la MAU.
Démonstration faite par l’étude Roadmap, en double aveugle randomisée, contrôlée versus placebo, menée dans 200 centres répartis dans 19 pays européens. Elle a inclus un peu moins de 4 450 diabétiques de type 2, normoalbuminuriques mais présentant au moins un autre facteur de risque cardiovasculaire (une majorité en présentait 4 ou plus et, en particulier, 94 % étaient hypertendus). L’objectif était de montrer que l’adjonction d’olmesartan à un traitement antihypertenseur optimal (tous les autres produits étant autorisés, sauf les IEC et les autres sartans) permettait de réduire l’incidence des MAU.
Les résultats sont sans appel.
Prévue pour durer 5 ans, l’étude Roadmap a été interrompue prématurément car le nombre de MAU requis pour l’interprétation (328) a été dépassé. Et les résultats sont sans appel : 178 MAU dans le groupe olmesartan versus 210 dans le groupe témoin (HR = 0,0070, p = 0,0104). Un effet qui paraît en grande partie indépendant du contrôle tensionnel, même si celui-ci a été globalement excellent et tout particulièrement dans le groupe olmesartan (80 % de patients à l’objectif de 130/80 mmHg, à la 42e semaine).
L’interruption de l’essai, le faible nombre d’événements cardiovasculaires et de décès n’ont pas permis de mettre en évidence une traduction clinique de la prévention de la MAU par olmesartan, mais le Pr Haller espère que le suivi des patients à long terme apportera des données positives à ce sujet. Ce qui ne serait pas surprenant car plusieurs études ont montré que la majoration des risques cardiovasculaires chez le diabétique s’observe dès le stade des MAU. En attendant, conclut le Pr Haller, l’olmesartan est le seul ARA II à avoir démontré sa capacité à prévenir l’apparition d’une MAU chez le diabétique de type 2 à risque.
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