UN INDICE de masse corporelle (IMC) élevé augmenterait le risque de souffrir d’un syndrome du canal carpien, selon l’American Association of Neuromuscular and Electrodiagnostic Medicine (AANEM). L’obésité vient d’être identifiée en effet comme étant un facteur de risque de ce syndrome canalaire, de même que le diabète, la morphologie du poignet, les changements hormonaux liés à la ménopause et la prise de corticoïdes. Constatation logique, dans une seconde étude, la chirurgie de l’obésité semble à l’inverse améliorer les symptômes de compression nerveuse au plan clinique et neurophysiologique.
Dans une enquête transversale menée de juillet 2007 à août 2008, l’équipe du Dr Seyed Rayegani a ainsi évalué plusieurs facteurs de risque potentiels : IMC, diamètre du poignet (antérieur-postérieur/médian-latéral), profession, prise de corticoïdes, antécédents familiaux, diabète, maladies de la thyroïde, insuffisance cardiaque congestive, antécédent de fracture de poignet, tabagisme, contraception orale, antécédent d’hystérectomie et ménopause. Sur les 1 000 participants ayant des douleurs dans le bras, près de 250 cas de canal carpien ont été confirmés à l’électromyogramme, les autres 750 sujets n’ayant pas de syndrome canalaire.
L’IMC moyen et les dimensions du poignet étaient plus élevés dans le groupe canal carpien que chez les témoins. De même, alors que la prise de corticoïdes était de l’ordre de 2 % chez les contrôles, elle était quatre fois plus élevée en cas de canal carpien (8 %). Idem pour le diabète et la ménopause, respectivement avec 4 % et 8,8 % dans le groupe contrôle, et 11,2 % et 25,2 % dans le groupe canal carpien. Le ratio hommes/femmes était de 1 pour 7.
Dans une autre étude dirigée par le Dr Alexandre Recchia, l’effet de la chirurgie bariatrique sur le syndrome canalaire a été étudié chez 16 patients obèses (IMC allant de 36 à 44) entre la 12e et la 23e semaine post-intervention. Des tests cliniques et électrophysiologiques ont été utilisés pour l’évaluation. Quatorze participants ont été significativement améliorés sur le plan clinique et électrophysiologique, de façon corrélée à l’intensité de la variation pondérale. Pour les deux patients, qui ne présentaient aucune amélioration neurologique fonctionnelle, les manifestations douloureuses avaient néanmoins diminué. Selon les auteurs, l’effet bénéfique de la chirurgie s’expliquerait par la diminution de tissu graisseux et/ou la baisse de la pression hydrostatique au sein du canal.
26e Congrès de l’American Association of Neuromuscular and Electrodiagnostic Medicine (AANEM), San Diego.
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