Des chercheurs de Montréal ont comparé pour la première fois chez des enfants la pompe à insuline, le pancréas artificiel à insuline et le pancréas artificiel à insuline et glucagon pour le traitement du diabète de type 1. Le pancréas artificiel à double hormone (insuline, glucagon) semble être une option prometteuse pour la prise en charge du diabète de type 1 en pédiatrie. Après les adultes et adolescents dans une étude américaine publiée dans le « New England Journal of Medicine » en juin 2014, des chercheurs de Montréal montrent que ce dispositif bihormonal réduit significativement les hypoglycémies nocturnes chez les enfants.
Comparaison de 3 stratégies
Chez des enfants diabétiques en camp de vacances, l’équipe canadienne dirigée par les Drs Rémi Rabasa-Lhoret, originaire de l’université de Montpellier, et Laurent Legault a comparé 3 stratégies alternatives pour le traitement du diabète de type 1 - pompe à insuline, pancréas artificiel à insuline, pancréas artificiel à double hormone. « Le pancréas à double hormone a le potentiel de réduire davantage les hypoglycémies que les autres stratégies, explique le Dr Rabasa-Lhoret. La démonstration d’efficacité du pancréas artificiel chez des enfants en environnement non contrôlé est une étape importante pour rendre la technologie accessible au grand public dans un futur proche. »
Une piste sérieuse
Fait notable, aucun épisode d’hypoglycémie nocturne avec nécessité de traitement n’a été rapporté avec le pancréas artificiel double. « C’est très significatif, explique Ahmad Haidar, post-doctorant et co-auteur, si l’on considère que les épisodes d’hypoglycémie surviennent dans 16 % des nuits avec la pompe à insuline conventionnelle et dans 4 % avec le pancréas artificiel simple. »
Les hypoglycémies nocturnes sont une source d’inquiétude pour la famille et les soignants. « C’est une barrière majeure pour intensifier le traitement », explique le Dr Legault. En améliorant le contrôle glycémique et en diminuant le risque d’hypoglycémies nocturnes, le pancréas bi-hormonal est une piste sérieuse à considérer chez l’enfant. Des essais plus larges sont nécessaires pour déterminer si les inconvénients liés à une manipulation plus complexe (une hormone supplémentaire) et un coût plus élevé ne freineront pas l’adhésion des jeunes patients sur le long terme.
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