Dans le cadre de l’allaitement, une supplémentation précoce avec du lait de vache (avant le 14e jour de vie) a été proposée pour ses supposés effets bénéfiques sur le risque d’allergie ultérieure au lait de vache. Plusieurs maternités japonaises autorisent aujourd’hui cette supplémentation (pas plus de 5 ml dans les 6-10 heures après la naissance). Une étude clinique randomisée a été menée dans une maternité appliquant cette recommandation : ses résultats vont plutôt à l’encontre d’une telle attitude, qui semble associée à un surcroît d’asthme ultérieur (1).
Plus de 300 nouveau-nés, allaités, présentant un risque atopique, ont été randomisés : durant au moins les trois premiers jours de vie, le premier groupe pouvait recevoir une formule supplémentée en aminoacides mais aucune issue du lait de vache ; le second groupe était supplémenté petites quantités de lait de vache (≤ 5 ml/j). Les petits patients ont été suivis au moins jusqu’à leurs deux ans, le suivi était étendu à l’âge de 6 ans dès lors qu’ils avaient développé une atopie ou des sifflements récurrents avant 2 ans (eczéma, dermatite atopique, allergie alimentaire, sifflements récurrents et ou sensibilisation allergique).
Au total, dans le bras non supplémenté en lait de vache, il y a significativement moins d’asthme que dans le groupe supplémenté : 10 versus 18 %. Chez les enfants ayant un haut taux (supérieur à la valeur médiane soit 29 ng/ml) de vitamine D à 5 mois, l’asthme est encore moins souvent retrouvé chez ceux non supplémentés que chez ceux supplémentés : 6,4 % versus 25 % (p d’interaction = 0,04).
De même, dans le plus haut quartile de valeur d’Ig E à 24 mois, la différence de entre enfants supplémentés, ou non, est elle aussi majeure : 5,3 % versus 43,8 % d’asthme (p d’interaction = 0,004).
Un effet donc globalement significatif, pondéré par le statut vitaminique D (pour mémoire, la supplémentation est recommandée durant la grossesse pour prévenir l’asthme) et celui en Ig E.
(1) H Tachimoto et al. JAMA Netw Open. 2020; 3:e2018534
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