Avec environ 365 000 personnes atteintes, le Grand Est est la deuxième région de France (après les Hauts-de-France) la plus touchée par le diabète. Le phénomène est précoce : plus d'un quart des enfants strasbourgeois en classe de sixième sont en surpoids ou obèses.
En rejoignant « Cities changing diabetes »* — lancé au niveau mondial en 2014 — Strasbourg s'engage à mener des actions pour lutter contre ces pathologies, notamment auprès des jeunes et des personnes en situation de précarité. « Nous avons choisi d'intervenir en métropole car deux tiers des personnes diabétiques vivent en zone urbaine », souligne Étienne Tichit, directeur général de Novo Nordisk France.
Jeunes et personnes vulnérables
Le premier projet concernera l'obésité et le diabète des jeunes générations. Strasbourg s'est engagée à installer deux serres connectées (de 44 m2 chacune) dans une école primaire et dans les locaux de l’association Les Jardins de la Montagne Verte. Mais aussi, à offrir des formations agronomiques aux élèves et enseignants des écoles pour favoriser la pédagogie de l'alimentation saine et durable, en collaboration avec l'entreprise myfood. En outre, avec le groupe associatif Siel Bleu, la ville s'engage à mettre en place un programme d'éducation à la santé et d'activité physique ; des ateliers de prévention du diabète et de l'obésité et des séances d'activité physique adaptée dans les écoles.
Le deuxième projet concerne les personnes vulnérables. En effet, 6,4 % de la population est diabétique dans les communes les plus défavorisées de la région Grand Est contre 4,8 % dans les communes les plus favorisées. À Strasbourg, en collaboration avec les banques alimentaires, des ateliers de cuisine et des conseils nutritionnels seront délivrés aux bénéficiaires de l'aide alimentaire par le biais d'un camion-cuisine qui parcourra la ville. Par ailleurs, des outils de formation pour comprendre le diabète et apprendre à mieux s'alimenter seront proposés par le réseau des banques alimentaires, en collaboration avec la Fédération française des diabétiques. « Nous souhaitons que les populations précaires puissent bénéficier du même niveau de connaissances sur l'alimentation et la santé que les plus favorisées », note Étienne Tichit.
Mieux connaître le diabète urbain
En collaboration avec le Centre européen d'étude du diabète (CEED), une étude épidémiologique sera menée auprès de la population strasbourgeoise pour connaître les facteurs de risque sociaux et les déterminants culturels du diabète en espace urbain, ainsi que les moyens de rendre la population moins vulnérable à cette maladie. La ville du Bas-Rhin compte ainsi mener, dès l'année prochaine et au moins jusqu'en 2024, toutes ces actions de proximité en lien avec un grand nombre de partenaires : autorités locales, instituts académiques, entreprises, associations.
« Trois ans, c'est le temps minimal nécessaire pour que ces initiatives aient un impact sur les personnes diabétiques et/ou en situation d'obésité, explique Étienne Tichit. Nous souhaitons évaluer l'ensemble des actions à ce terme. Les résultats devraient aider à mieux cibler nos interventions en fonction des besoins de la population et permettre à d'autres villes de lancer de telles actions. À terme, nous aimerions que toutes les villes membres du programme "Cities changing diabetes" puissent mutualiser leur savoir-faire en matière de prévention du diabète ».
*citieschangingdiabetes.com
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