Les arGLP1 et les iSGLT2 sont utilisés hors AMM dans la prise en charge du diabète de type 1 (DT1), en traitement adjuvant à l’insuline. Il existe peu de données réelles concernant l’efficacité et la sécurité de cette pratique.
Une étude a visé à déterminer l’efficacité et l’innocuité des arGLP-1 et des iSGLT2 dans ce contexte en vraie vie (1). Un examen rétrospectif monocentrique des dossiers pour des traitements de plus de 90 jours a été réalisé chez 104 DT1 : 76 sous arGLP1 et 39 sous iSGLT2.
Après un an de traitement, les utilisateurs de arGLP1 ont significativement perdu du poids (90,5 vs. 85,4 kg ; p < 0,001), l’HbA1c est passée de 7,7 à 7,3 % (p = 0,007), et les doses totales d’insuline sur 24 heures sont passées de 61,8 à 41,9 UI (p < 0,001). Les utilisateurs de iSGLT2 ont quant à eux eu une baisse significative de l’HbA1c (7,9 à 7,3 % ; p < 0,001) et de l’insuline basale (31,3 à 25,6 unités ; p = 0,003).
Par rapport aux utilisateurs de iSGLT2, les utilisateurs de arGLP1 avaient une plus grande réduction de poids (p = 0,027) tandis que la réduction de l’HbA1c était comparable entre les groupes.
Sur une durée totale moyenne d’utilisation de 29,5 mois par patient des deux groupes, davantage d’utilisateurs du iSGLT2 ont présenté une acidocétose diabétique : 12,8 % vs. 3,9 %. Le traitement a été interrompu en raison d’événements indésirables 26,9 % du temps pour les utilisateurs de arGLP1 contre 27,7 % pour ceux de iSGLT2.
Au total, l’utilisation du arGLP1 et du iSGLT2 dans le DT1 est associée à des bénéfices cliniquement pertinents. L’acidocétose diabétique reste une réelle préoccupation sous iSGLT2, nécessitant une sélection et un suivi minutieux de ces patients ; le rapport bénéfice/risque du traitement doit être évalué au niveau individuel.
Avantage aux GLP1
Le recours à des traitements antidiabétiques adjuvants dans le DT1 peut se justifier, pour réduire les excès de poids, qui touchent environ la moitié des DT1 aujourd’hui, réduire les besoins en insuline, améliorer les taux d’HbA1c souvent trop élevés, réduire la variabilité glycémique ainsi qu’accroître le temps passé dans la cible (TIR).
Les indications et résultats des arGLP1 sont plus évidents et l’efficacité sur le poids indéniable, avec des effets secondaires plus rares et moins graves, hormis digestifs (surtout en cas de troubles de la vidange gastrique préalable).
Les iSGLT2 apportent aussi de réels bénéfices y compris si le patient présente aussi une néphropathie. Mais le risque d’acidocétose est assez élevé (ici 13 %), d’autant qu’il s’agit de formes euglycémiques difficiles à identifier (glycémies presque normales mais corps cétoniques élevés… si on pense à les mesurer en l’absence d’hyperglycémie. En somme, la plus grande vigilance et l’information des patients s’imposent.
Professeur Émérite, Université Greoble-Alpes
(1) Edwards K, Li X, Lingvay I. Clinical and safety outcomes with GLP-1 receptor agonists and SGLT2 inhibitors in type 1 diabetes: a real-world study. J Clin Endocrinol Metab. 2023 Mar 10;108(4):920-30
doi: 10.1210/clinem/dgac618
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