La grossesse chez une femme ayant un diabète est associée à des risques, tant pour la mère que pour le bébé. La recherche d’un contrôle glycémique optimisé est une priorité. Cette revue fait une synthèse des comportements de planification familiale chez les femmes atteintes de diabète, avec un accent particulier sur les facteurs qui influencent l’utilisation de la planification familiale, entre autres le recours à la contraception, et permettent ensuite l’identification des lacunes dans les connaissances en matière de prévention des grossesses non désirées au sein de cette population à haut risque (1).
35 études conduites de 2000 à 2022 dans plusieurs pays avec pour mots-clés « planning familial », « contraception » et « diabète » ont été analysées. Une planification familiale est réalisée de façon extrêmement variable, puisque rapportée dans 4,8 à 89,8 % des cas selon les études.
Globalement, les femmes diabétiques sont moins informées et moins utilisatrices de contraception. Ainsi, le corps médical aborde moins le sujet de la contraception en consultation (OR = 0,42 et même 0,17 chez les femmes en deçà de l’âge de 25 ans), la contraception est moins prescrite en cas de DT1 (OR = 0,83), de DT2 (OR = 0,60) par rapport à la population non-diabétique, et elle est souvent moins hormonale. À l’origine de cela : des idées fausses sur la sécurité de l’utilisation de contraceptifs en présence de diabète (contraception hormonale surtout), la peur des effets secondaires, d’une moindre efficacité contraceptive et la perception d’une fertilité réduite chez les femmes avec diabète.
Le jeune âge et le faible niveau socio-éducatif réduisent cette prise en charge planifiée des grossesses et la contraception.
Une dimension négligée
Beaucoup reste à faire dans certains pays en matière de planification des grossesses chez les femmes diabétiques en général, et surtout les populations migrantes pour ce qui concerne de nombreux pays. Les médecins semblent négliger trop souvent ces dimensions. En particulier, ils vivent avec des croyances concernant la contraception et sa contre-indication chez la femme diabétique, surtout DT2, ou tout simplement ne semblent accorder que peu ou pas de temps à cette question, pourtant cruciale en termes de prévention, pour la santé et le devenir de l’enfant, surtout, mais de la mère aussi.
(1) Awang Dahlan S, Idris IB, Mohammed Nawi A, Abd Rahman R. Family planning behaviours among women with diabetes mellitus: a scoping review. Eur J Med Res. 2024 Jan 11;29(1):41
doi: 10.1186/s40001-023-01626-1.10.2337/dc23-1791
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