DE NOTRE CORRESPONDANTE
« ACTUELLEMENT, il n’existe aucun traitement qui cible le développement accéléré de l’athérosclérose chez les diabétiques, survenant en réponse à l’hyperglycémie chronique », déclare au « Quotidien » le Dr David Clemmons (University of North Carolina, Chapel Hill) qui a dirigé ce travail. « Cet anticorps promet d’être un chef de file médicamenteux pour traiter cette complication de la maladie. Les infarctus du myocarde et les AVC représentent les premières causes de décès chez les patients diabétiques, par conséquent cela représente un besoin médical majeur insatisfait. »
Une version humanisée en préparation.
« À présent, l’anticorps est en train d’être humanisé de façon à pouvoir le donner sans risque aux patients. La prochaine étape sera de conduire une étude de toxicologie pendant six mois. Si l’innocuité est établie, l’étape suivante sera une étude clinique de phase 1 chez les patients », laisse-t-il entrevoir.
L’athérosclérose est la première cause de décès pour les patients atteints de diabète aussi bien de type 1 que de type 2. Les lésions athéroscléreuses se développent et progressent plus rapidement chez les diabétiques du fait de l’environnement hyperglycémique. On sait que les cellules musculaires lisses (CML) cultivées en milieu hyperglycémique sont plus sensibles à des facteurs de croissance tels que l’IGF-1 (Insulin-like Growth Factor-1). Cette réponse accrue à l’IGF-1 est due en partie à une activation augmentée de l’intégrine alphaV-bêta3, une protéine exprimée sur l’endothélium, le muscle lisse, ainsi que les ostéoclastes.
Maile, Clemmons et coll. ont créé un anticorps monoclonal qui se fixe à la boucle C (boucle cystéine) de l’intégrine alphaV-bêta3 et inhibe l’activation de la protéine. Ils ont désigné cet anticorps : F(ab)2 anti-bêta3.
Ils ont étudié 8 cochons rendus diabétiques après traitement par la streptozocine et un régime riche en graisses. L’anticorps a été perfusé dans une artère fémorale pendant 3 mois et demi, tandis que l’autre artère fémorale recevait un anticorps témoin (F(ab)2 témoin).
Réduction de 65 %.
Les chercheurs ont constaté une réduction de 65 % des lésions athéroscléreuses dans les artères traitées par l’anticorps contre la boucle C (F(ab)2 anti-bêta3). L’effet de l’anticorps est du en partie à l’inhibition de la prolifération cellulaire.
Ils concluent donc, sur la base de leurs résultats, que « l’activation du récepteur IGF-1 et des voies de signal liées à l’alphaV-bêta3 accélère l’athérosclérose dans le diabète ».
L’administration de cet anticorps dirigé chez les cochons diabétiques « inhibe l’activation de l’alphaV-beta3, le signal stimulé par l’IGF-1 et le développement des lésions athéroscléreuses », concluent les auteurs.
Maile et coll. Science Translational Medicine, 10 février 2010.
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