Le syndrome des ovaires polykystiques (Sopk) est un trouble hormonal courant caractérisé par des taux élevés d’androgènes chez les femmes. Avec des cycles menstruels irréguliers, l’hypertrophie des ovaires ou de nombreux kystes, une pilosité corporelle accrue et de l’acné, ces patientes peuvent en outre présenter des problèmes de fertilité et métaboliques, comme la résistance à l’insuline. Sa prévalence augmente, avec des facteurs génétiques pour 70 %, un rôle de l’obésité et des déterminants épigénétiques.
Les options de traitement actuelles, comme les pilules contraceptives et la metformine, ont tendance à ne cibler que des symptômes spécifiques de la maladie. Les premiers résultats obtenus sur des modèles animaux et humains suggèrent que les artémisinines, utilisées pour traiter le paludisme, pourraient cibler tous les aspects du Sopk, en supprimant la synthèse des androgènes ovariens (1). Elles ont diminué les niveaux de testostérone circulants et les follicules ovariens kystiques chez des modèles de souris Sopk (modèle cependant considéré comme imparfait), et ont amélioré l’implantation des embryons et la taille de la portée chez les rates atteintes du Sopk. De même, le traitement à l’artémisinine a réduit les niveaux de deux marqueurs sanguins du Sopk et diminué les kystes ovariens chez 19 participantes atteintes de cette maladie. La majorité de ces participantes, soit environ 63 %, ont également retrouvé des cycles menstruels normaux.
Le mécanisme reposerait sur l’action moléculaire de l’artéméther (le dérivé actif), qui dégrade la protéine CYP11A1, une enzyme cruciale dans la synthèse des androgènes, ce qui aboutit à réduire de leur surproduction. La spécificité de l’effet des artémisinines résulte de leur ciblage direct de la protéase mitochondriale Lon peptidase 1.
(1) Liu Y, Jiang JJ, Du SY, Mu LS, et al. Artemisinins ameliorate polycystic ovarian syndrome by mediating LONP1-CYP11A1 interaction. Science. 2024 Jun 14;384(6701):eadk5382
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