AU COURS du congrès de pneumologie CHEST 2009, à San Diego (Californie), deux communications mettent à mal un dogme, celui de l’obésité comme principal responsable des apnées du sommeil. L’une s’intéresse aux adultes et l’autre aux enfants.
La première présentation débute par le portrait-robot du patient atteint d’apnées obstructives du sommeil : un sujet âgé, ronfleur et obèse. En se fiant à se schéma les risques de sous-diagnostics s’avèrent réels, comme le montre une équipe de Philadelphie (Centre médical Albert Einstein). Elle s’est attachée à démonter le schéma traditionnel, à partir des données polysomnographiques de 611 patients adressés pour évaluation d’apnées du sommeil et de 452 au diagnostic confirmé. En faveur du dogme : pour chaque unité de plus d’IMC, le risque d’apnées du sommeil augmente de 8 % ; tous les dix ans, il se majore de 4 %. Le risque, enfin, est multiplié par 4,7 chez les hommes. Au plan des nouveautés révélées par l’enquête, dans un sous-groupe de 105 sujets non-obèses, 54 (51,4 %) étaient atteints d’apnées et le risque était 11,7 fois plus élevé pour les hommes. Dans ce sous-groupe, chaque décennie acquise augmente le risque de 44 %. Ce qui permet aux auteurs d’affirmer que l’âge et le sexe masculin constituent des facteurs de risque indépendants dans les deux sous-groupes de patients.
L’autre communication arrive des Philippines. Elle a cherché à confirmer le lien entre obésité et hypo- ou apnées du sommeil chez 285 enfants ronfleurs. Certes, l’obésité joue un rôle, mais aussi le volume des amygdales constate l’équipe. En effet, dans la cohorte, 118 patients (41 %) étaient obèses. Mais si 34 % de ces derniers étaient atteints d’apnées, 50 % des non-obèses l’étaient aussi. Ce qui ne fait pas de l’IMC un facteur de risque ou prédictif significatif. En revanche, de grosses amygdales ou une congestion nasale par rhinite allergique constituent un facteur de risque significatif.
• Toux et carence en vitamine B12.
Une autre communication, originaire d’Italie, cette fois, s’est intéressée aux toux chroniques inexpliquées. Les auteurs y ont recherché un lien avec les taux de vitamine B12. Pour ce faire, ils ont testé la réactivité des voies aériennes et l’apparition d’une toux chez 40 sujets. Des tests à l’histamine ont été réalisés avant et après supplémentation en vitamine B12. Les 25 patients carencés avaient au départ un seuil de toux inférieur aux 15 témoins. Après supplémentation des 40 participants, seulement chez ceux précédemment carencés le seuil de déclenchement de la toux par l’histamine s’est amélioré.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?