SCÉNARIO CATASTROPHE pour 2012 au Royaume-Uni. Selon les calculs d’épidémiologistes londoniens, P. Zaninotto et coll., dans 3 ans environ, près d’un tiers de la population britannique sera obèse, soit quelque 13 millions d’individus.
Cette évaluation est née d’un constat. Depuis le début de la décennie, ce pays enregistre 9 000 décès annuels en relation avec l’excès pondéral. Et, bien sûr, au-delà de ce que cela sous-entend au plan des morts prématurées, des pathologies et de la qualité de vie des obèses, l’affection ne va pas sans conséquences économiques. Les statisticiens ont élaboré trois bases de calculs correspondant à trois modes évolutifs. Peu ou prou, à partir d’enquêtes menées auprès uniquement d’obèses (IMC › 30), ils aboutissent à des données similaires.
Le premier mode de calcul s’est fondé sur la tendance linéaire de la prévalence enregistrée entre 1993 et 2004. Le deuxième a été établi à partir de l’accélération (ou de la décélération) du changement selon la partie la courbe la plus appropriée ; enfin, une extrapolation fondée sur la tendance au cours des six dernières années (1999-2004).
Dans les classes ouvrières.
En premier lieu il est apparaît que la prévalence de l’obésité, entre 1993 et 2004, a augmenté dans tous les groupes de population. Elle est passée de 13,6 à 20,4 % pour les hommes et de 16,9 à 24,4 % chez les femmes. Les plus concernés sont les hommes et femmes de 35-74 ans, essentiellement dans les classes ouvrières.
Selon le premier modèle de calcul, les projections pour 2012 amènent la prévalence de l’obésité à 31 % de la population. Dans les classes ouvrières, ce taux serait de 33,8 % parmi les hommes et de 35,2 % chez les femmes. Soit 13 millions d’obèses, dont 6 millions d’ouvriers. Un détail diffère en ce qui concerne les femmes, chez qui les obèses se rencontreront davantage dans les classes non ouvrières.
Selon le deuxième modèle statistique, la prévalence de l’obésité devrait aller s’accélérant. Elle aboutirait à 38 % des hommes et 34 % des femmes.
Dans le troisième modèle des résultats du même ordre sont enregistrés. Une différence porte sur les hommes. Le taux d’obèse chez les ouvriers serait le double de celui des autres classes.
Bien sûr constatent les auteurs, ce genre d’extrapolation ne peut être « parole d’Évangile ». D’autant qu’un tel travail comporte des faiblesses : moins de participants en 2004 qu’en 1993 ; moins de réponses au sein des classes sociales défavorisées ainsi que de la part des obèses ; enfin, non-inclusion des plus de 130 kg. Mais elle a le mérite de suggérer ce qui risque de survenir dans les années à venir à la lumière du passé.
J Epidemiol Community Health 2008 ; 0 h 1-7.
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