DES CHERCHEURS français rapportent des travaux précliniques novateurs, explorant une possibilité d’autogreffe de cellules sanguines pour régénérer les artères distales.
Un procédé très novateur de greffe cellulaire autologue, avec utilisation de facteurs de croissance, est mis au point pour aborder les artériopathies ischémiques des membres inférieurs, dont souffrent les patients diabétiques. Ces travaux, menés par des équipes de l’AP-HP (Institut des vaisseaux et du sang, hôpital Lariboisière) et l’INSERM (U970, Paris « centre de recherche cardiovasculaire »), dirigés par le Pr Bernard Lévy, sont au stade préclinique. L’étude a été réalisée sur un modèle de souris diabétiques porteuses d’une artériopathie (ischémie induite de la patte arrière). L’équipe a dans un premier temps collecté des cellules du sang de patients diabétiques et les a stimulées in vitro par un « complexe moléculaire éphrine B2-Fc, connu pour jouer un rôle majeur dans la formation des vaisseaux au cours du développement embryonnaire », expliquent les équipes. Les cellules traitées ont ensuite été réinjectées par voie intraveineuse aux souris.
Restauration de l’irrigation chez la souris.
En deux semaines, une régénération des vaisseaux est apparue, avec une restauration de l’irrigation sanguine de la patte arrière des animaux. « Le mécanisme principal repose sur la capacité des cellules sanguines traitées par l’éphrine à mobiliser et à activer les cellules souches progénitrices de la moelle osseuse des souris receveuses. »
Les avantages escomptés de cette procédure sont multiples : une source de cellules d’accès facile, un procédé peu traumatisant, la possibilité de renouveler le geste thérapeutique aussi souvent que nécessaire. En effet, « la quantité de cellules prérelevées en une seule fois chez le patient permettrait de réaliser une trentaine de greffes autologues ».
Actuellement, pour aborder les ischémies critiques des membres inférieurs chez les diabétiques, au-delà des traitements médicaux classiques et des techniques de chirurgie vasculaire (pontages, stents…), les alternatives thérapeutiques sont inexistantes. Et de nombreux patients n’ont pas de recours ni médical, ni chirurgical.
Diabetes 2012, octobre ; 61(10) :2621-32.
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