DE NOTRE CORRESPONDANT
POUR SON ÉTUDE au croisement de la médecine et de la sociologie, le Dr Marika Desplats a réalisé des entretiens de plusieurs heures avec 21 patients maghrébins diabétiques. La plupart des malades, pour lesquels le diagnostic a été fait après leur arrivée en France, estiment que le diabète est lié aux conséquences difficiles de leur émigration ou à des aspects émotionnels, et qu’il est parfois survenu « du jour au lendemain », la fatalité et la volonté divine pouvant aussi expliquer l’affection. À l’inverse, les causes liées au mode de vie et à la nutrition sont largement ignorées de ces patients.
Les immigrés diabétiques rencontrés vivent leur diabète comme une maladie grave et invalidante, mais aussi « honteuse », car, en les forçant à renoncer à leur alimentation traditionnelle, fortement sucrée, elle les coupe de leur milieu social, voire familial. Les patients contraints de ne pas faire le jeune du Ramadan sont ceux qui souffrent le plus de cette situation. En outre, si la prise d’antidiabétiques oraux est plutôt bien acceptée, il n’en est pas de même des injections d’insuline, surtout au début.
Beaucoup de patients ont tendance à consulter en même temps des praticiens traditionnels, surtout lorsqu’ils rentrent dans leur pays, et certains pensent qu’un retour permettrait de les guérir définitivement du diabète.
En comprenant mieux la manière dont ces patients perçoivent leur maladie, les médecins pourront mieux adapter leur discours et leur stratégie à leurs besoins, et c’est tout l’intérêt du travail du Dr Desplats que de leur fournir ainsi des éléments de réflexion et d’information.
Promouvoir la recherche.
Le président de la section des généralistes de l’URML, le Dr Marcel Ruetsch, rappelle que ce prix est le seul décerné en médecine générale dans la région, et contribue à promouvoir la recherche et la pratique dans cette discipline. Chaque année, entre dix et quinze thèses de médecine générale sont transmises à un jury composé des généralistes de l’Union et des généralistes enseignants. La thèse lauréate est dotée d’un prix de 2 000 euros. La section des généralistes de l’Union espère que le nombre de thèses candidates continuera à augmenter au cours des années à venir et rappelle aux étudiants de 3 e cycle de médecine générale qu’ils peuvent non seulement y concourir, mais aussi obtenir auprès de l’URML une assistance pour l’élaboration de leur travail, voire pour le choix d’un sujet.
* Pour plus d’informations sur le prix, contacter l’URMLA au 03.90.20.84.84 ou par mail urmla@wanadoo.fr.
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