ENCORE À SES DÉBUTS, la greffe intestinale (GI) reste peu réalisée : 100 GI environ par an dans le monde contre 1 000 greffes hépatiques. Milieu hyperseptique et immunologiquement exigeant, l’intestin grêle est difficile à transplanter et la mortalité opératoire est élevée.
Les patients justifiant d’une GI sont en état d’insuffisance intestinale sévère, chronique et irréversible (syndrome de grêle très court et dysfonction motrice de la pseudo-obstruction intestinale chronique) ; ces patients sont dépendants de la nutrition parentérale, délivrée à domicile et à vie. Source de complications infectieuses et métaboliques (cirrhose du foie), cette nutrition parentérale a de nombreuses limites.
À l’hôpital Beaujon, les patients souffrant d’insuffisance intestinale chronique sévère sont pris en charge dans le service de gastro-entérologie (Pr Messing), qui travaille depuis longtemps avec l’équipe de chirurgie colorectale (Pr Panis). À cela s’ajoutent les compétences dans cet hôpital en matière de transplantation hépatique et de chirurgie hépatobiliaire (Prs Belghiti et Durand) et d’hépatologie (Pr Valla).
Grêle et foie plus grêle.
C’est ainsi qu’en juillet dernier deux GI ont été réalisées. L’une était une GI isolée chez un malade ayant eu une plaie par fusil. L’autre a concerné une personne déjà transplantée dans l’enfance puis détransplantée à la suite d’un échec, et chez qui une greffe foie + grêle a été tentée. Deux mois après l’intervention ces deux patients allaient très bien. Une dizaine de médecins et chirurgiens ont été mobilisés pour chaque intervention. On prévoit de réaliser à Beaujon environ 5 GI par an.
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