Une réponse immunitaire

Des résultats avec un candidat vaccin contre la shigellose

Publié le 18/01/2009
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DES CHERCHEURS de l’Institut Pasteur et de l’INSERM publient dans la revue « Vaccine » les résultats d’une étude clinique de phase II sur un vaccin oral contre Shigella dysenteriæ, qu’ils ont élaboré. Ce candidat-vaccin se révèle bien toléré et «  il induit une réponse immunitaire dont le niveau laisse présager une protection satisfaisante après une seule administration ».

Shigella dysenteriæ est une bactérie responsable d’une dysenterie grave et souvent mortelle, caractérisée par des diarrhées incoercibles, profuses et souvent sanglantes. Le sérotype 1 est l’espèce responsable de la forme la plus grave de la maladie, provoquant des épidémies brutales et incontrôlables. Il est assorti d’une mortalité très élevée. Ce sérotype est désespérant par sa gravité, étant multirésistant aux antibiotiques y compris aux fluoroquinolones.

Philippe Sansonetti et coll. (INSERM U786) ont l’espoir de développer un vaccin efficace et facile à administrer contre les flambées épidémiques de dysenterie bacillaire observées dans les pays défavorisés ou dans des situations de drames humanitaires.

Ils ont mis au point un candidat-vaccin vivant atténué, obtenu par l’inactivation ciblée de certains gènes impliqués dans la virulence de la bactérie.

L’essai de phase II, mené en double aveugle contre placebo, a impliqué 111 volontaires pour évaluer son immunogénicité. Les volontaires ont été répartis en 3 groupes, dont l’un a reçu le placebo et les deux autres une dose du candidat-vaccin à des concentrations différentes.

Chez 40 % des personnes, les deux dosages ont entraîné la production de cellules produisant des anticorps spécifiques contre la bactérie.

«  La réponse immunitaire induite chez ces volontaires suggère que le vaccin pourrait conférer une certaine protection chez les personnes exposées à la maladie en zone d’endémie », souligne Marie-Lise Gougeon, l’une des responsables de l’essai. Le pouvoir protecteur du vaccin ne peut être évalué que par des essais sur le terrain. La prochaine étape est la réalisation d’un second essai de phase II, pour évaluer l’effet du vaccin suivi d’un rappel quelques semaines après la dose initiale.

Odile Launay et coll. « Vaccine » 2009, édition avancée en ligne.

 Dr BÉ. V.

Source : lequotidiendumedecin.fr