L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publie une photographie actualisée de la prise en charge des maladies chroniques inflammatoires intestinales (MICI) en France à l'ère des anti-TNFs, ce qui n'avait pas été fait depuis 2009.
Cette étude française publiée dans la revue « Alimentary Pharmacology and Therapeutics » montre, à partir des données du SNIIRAM, comment la prise en charge thérapeutique a « fortement évolué ces dernières années avec une introduction plus précoce de traitements immunomodulateurs et immunosuppresseurs (IM-IS) », résume l'agence.
Si les thiopurines restent le traitement de première ligne privilégié, « le niveau d'exposition aux anti-TNFs est élevé » chez ces patients, est-il souligné. Autre constat, les pauses thérapeutiques sont fréquentes.
Un tiers des patients traités par IM-IS
L'équipe du département de pharmaco-épidémiologie de l'ANSM a identifié 220 166 patients atteints de MICI en France, dont 141 231 avec une maladie diagnostiquée avant le 1er janvier 2009 et 78 935 patients nouvellement identifiés entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2013. Avec une proportion d'hommes de 45,5 %, les patients avaient à 51,6 % une rectocolite hémorragique (RCH) et à 48,4 % une maladie de Crohn.
Presque 30 % des patients (17 % ayant une RCH et 41 % ayant une MC) ont reçu au moins un IM-IS entre 2009 et 2014 : des thiopurines (azathioprine, 6 mercaptopurine) en monothérapie (22 %), des anti-TNFs en monothérapie (12 %) et une combothérapie thiopurines + anti-TNFs (6 %).
Parmi les 64 376 patients nouvellement identifiés entre 2009 et 2012, un quart a commencé un IM-IS au cours du suivi. Il s'agissait pour 19 % d'une 1re ligne de thiopurines en monothérapie, pour 6 % d'anti-TNFs en monothérapie et pour 0,5 % d'une combothérapie. Plus d'un tiers des patients ont interrompu le traitement, sans que ces arrêts puissent s'expliquer par une hospitalisation ou une chirurgie. La moitié des patients ont ensuite repris le traitement interrompu.
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