DANS UNE ÉTUDE chez 36 femmes souffrant de dyspepsie lors d’une grossesse, un traitement par acupuncture améliore significativement les symptômes ainsi que le sommeil et l’appétit, par comparaison avec la prise en charge conventionnelle, sans occasionner d’effets secondaires importants.
Inconvénients peu graves mais très fréquents, les troubles digestifs de la grossesse nécessitent une prise en charge pour permettre à la femme de s’alimenter normalement et améliorer son sommeil. En effet, selon les études, entre 45 et 80 % des femmes enceintes souffrent de douleurs et/ou brûlures épigastriques, régurgitations, gonflements, éructations associés à un reflux symptomatique.
L’étude de Joao Bosco et coll. (Sao Jose de Rio Preto, Brésil) confirme l’intérêt d’une approche par l’acupuncture dans ce contexte. Leur étude complète des travaux ponctuels antérieurs, consistant principalement en publications de cas. Les auteurs Brésiliens ont entrepris leur travail « pour décrire dans les conditions du réel les effets de l’acupuncture sur la dyspepsie symptomatique pendant la grossesse, et pour comparer avec un groupe de patientes prenant le traitement conventionnel. »
12 aiguilles en place 25 minutes.
Quarante-deux patientes entrant dans les critères de sélection (symptômes dyspeptiques et 15-30 semaines de grossesse), ont reçu des conseils diététiques et des médicaments antiacides, puis elles ont été randomisées. La moitié d’entre elles a reçu un traitement par acupuncture traditionnelle (sans électrostimulation, ni point auriculaire), par des praticiens entraînés. En moyenne 12 aiguilles ont été laissées en place 25 minutes, au cours d’une à deux séances hebdomadaires pendant 8 semaines. Les points les plus utilisés sont Ll4 (mains), PC6 (avant-bras), CV12, ST21, LR13 (abdomen), ST36 (jambes) et SP4, ST44 (pied).
Les résultats sont donnés sur 20 patientes pour le groupe traité et 16 pour les témoins. Elles ont été invitées à côter leurs symptômes entre 1 et 10 sur une échelle d’évaluation.
L’intensité moyenne des brûlures gastriques (symptôme le plus typique) a décru d’au moins 50 % chez 75 % des patientes du groupe acupuncture versus 44 % du groupe témoin (p < 0,001). Après le traitement, les cotations montrent un effet significatif de soulagement sous acupuncture par comparaison avec le traitement conventionnel. Un soulagement enregistré aussi sur les variables « appétit » et « qualité du sommeil » et même l’ensemble des autres symptômes.
Il n’y a pas d’effets secondaires importants, ni de différences entre les groupes eu égard au poids de naissance des enfants, au score d’Apgar et au terme. La crainte que l’acupuncture déclenche des contractions utérines apparaît infondée sur ces résultats ainsi que sur une méta-analyse de plus de 330 stimulations chez 573 femmes.
« L’incidence des symptômes dyspeptiques est de 41 % dans notre groupe. Étant donné les effets démontrés de l’acupuncture dans la modulation de l’activité gastrique, de l’sophage et du sphincter bas de l’sophage, les effets positifs de l’acupuncture étaient attendus. » L’originalité de ce travail réside dans sa forme d’étude prospective randomisée.
Acupunct Med, 2009, édition en ligne.
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