COMMENT ET POURQUOI le virus de l’hépatite C (VHC) persiste-t-il dans le foie ? Des chercheurs de l’université de Birmingham, auxquels s’est joint un médecin de l’Inserm unité U1040 à Montpellier, le Dr Pascal Maurel, suggèrent un nouvel élément de réponse à ce casse-tête en hépatologie. Selon des résultats obtenus in vitro et in vivo, les cellules TCD4 joueraient un rôle décisif dans le contrôle de l’infection virale en phase aiguë.
L’infection à VHC modifie les interactions entre lymphocytes et hépatocytes, ce qui se traduit par des perturbations du trafic intracellulaire et de l’expression des cytokines au sein des CD4. Ce qui fait conclure à l’équipe britannique que leur fonction effectrice est sans doute altérée et que la réponse immunitaire antivirale également dans la phase aiguë de l’infection. Ces observations suggèrent ainsi un nouveau mécanisme à explorer pour comprendre le passage à la chronicité du VHC dans le foie.
Une statine contre le VHC
Autre actualité abordée, la surprenante efficacité antivirale de la fluvastatine dans l’hépatite C chronique. La molécule était jusqu’à présent bien connue en tant que traitement hypocholestérolémiant. L’équipe du Dr Georgescu a montré que l’ajout de fluvastatine au traitement standard, c’est-à-dire l’association d’interféron alpha pégylé et de ribavirine, améliore la réponse virologique précoce et prolongée. Sur les 209 patients ayant une hépatite chronique, les taux de réponse dans le groupe fluvastatine (104) sont ainsi passés à 61,9 % en phase précoce et à 49,52 % à long terme, pour respectivement 75,96 % et 63,46 % dans le groupe avec placebo (105). Le phénomène serait expliqué par le fait que le syndrome métabolique peut entraîner une fibrose sévère et une moins bonne réponse au traitement de l’hépatite C. Il est néanmoins intéressant de noter que la fluvastatine a amélioré le taux de réponse thérapeutique, y compris en l’absence de syndrome métabolique.
Les médicaments vétérans du Wilson
Nouvelle rassurante, les vieilles molécules sont compétitives dans la maladie de Wilson. Au terme d’un suivi moyen de 16,5 ans, une étude européenne multicentrique montre que la D-pénicillamine et la trientine permettent d’éviter la transplantation hépatique chez plus de 98 % des patients. Ont participé à l’étude 347 patients atteints, parmi lesquels les changements de traitement étaient fréquents. Ce qui fait au total 467 traitements analysés, 326 pour la D-pénicillamine et 141 pour la trientine. L’efficacité des deux molécules était comparable après stratification sur la prise en première ou en deuxième intention, avec des taux d’amélioration en traitement de première ligne chez les patients symptomatiques à 90,7 % pour la D-pénicillamine et à 92,6 % pour la trientine. La dégradation neurologique était moins fréquente dans le groupe D-pénicillamine (7/326) que dans le groupe trientine (12/141).
Cirrhose biliaire primitive
Autre maladie rare, autre traitement. L’équipe du Dr Kowdley a montré l’efficacité de l’acide obéticholique (AOC) dans la cirrhose biliaire primitive. Dans une étude double aveugle, 59 patients ont reçus soit 10 ou 50 mg d’AOC soit un placebo, une fois par jour pendant 12 semaines. Les plus importantes réductions des taux de phosphatases alcalines ont été observées dans le groupe 10 mg. Alors que la cirrhose biliaire primitive détruit petit à petit, les canaux biliaires, la bile s’accumule dans le foie, à l’origine d’une inflammation et d’une réaction cicatricielle. À terme, la maladie entraîne une cirrhose et une insuffisance hépatique. L’AOC est un dérivé du ligand naturel d’un récepteur de l’acide biliaire présent dans le foie.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?