DÉTRUIRE LES Escherichia coli responsables d’une infection urinaire, sans porter atteinte à leurs cousins intestinaux non pathogènes. C’est l’éventualité qu’une équipe de Washington (Jeff Henderson et coll.) permet d’envisager grâce à ses travaux.
Les chercheurs se sont aperçus que les bactéries urinaires sont obligées d’utiliser ce qu’ils appellent « un outil » pour survivre et proliférer dans le tractus urinaire. Cet « outil » est représenté par les sidérophores, des composés qui permettent de voler le fer de l’hôte. Les E. coli intestinaux n’y ont pas recours. Pour parvenir à ce constat l’équipe a eu recours à une approche récente baptisée la métabolomique. Ici au lieu d’examiner les gènes, comme dans la génomique, il s’agit de s’intéresser aux produits chimiques issus d’une cellule, ce qui comprend les signaux de croissance, les toxines et les déchets cellulaires. Cette technique permet ainsi d’avoir accès aux produits terminaux codés par des groupes de gènes.
En cultivant les E. coli d’origines intestinale et urinaire, l’équipe a découvert que ces dernières synthétisaient davantage de yersiniabactine et de salmocheline, deux sidérophores, que leurs cousines. Deux voies thérapeutiques s’ouvrent dès lors: soit bloquer la synthèse de ces sidérophores, soit utiliser un cheval de Troie. En effet, pour voler le fer, la bactérie envoie ses sidérophores à l’extérieur pour se lier au fer de l’hôte et le ramener. En mettant au point un antibiotique simulant un sidérophore, il deviendrait possible d’éliminer les E. coli urinaires sans toucher aux bactéries intestinales.
PLoS Pathogens, 20 février 2009.
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