LES hépatites B et C sont souvent ignorées car elles évoluent longtemps de manière asymptomatique, rappelle la HAS. « En 2004, plus de la moitié des personnes infectées par le VHB ignoraient leur statut. »
Le « plan national de lutte contre les hépatites B et C » recommande le dépistage ciblé de ces affections en cas de détection d’un facteur de risque. Quelle est la meilleure combinaison de tests biologiques possible pour le dépistage des hépatites B et C ? C’est sur cette question que la HAS a été saisie par le ministère de la Santé.
Hépatite C
Pour le dépistage du virus de l’hépatite C (VHC), la HAS recommande d’abord la détection des anticorps anti-VHC chez les personnes à risque et ensuite, en fonction du résultat :
- si les AC anti-VHC sont négatifs, le dépistage s’arrête (le résultat correspond à l’absence de contact avec le VHC) sauf s’il y a eu une infection récente (stade avant séroconversion) ou en cas d’immunodépression sévère ;
- si les AC anti-VHC sont positifs, la HAS recommande de contrôler la sérologie sur un deuxième prélèvement au moyen d’un nouveau test immuno-enzymatique avec un autre réactif ;
- en cas de sérologie de contrôle positive sur ce deuxième prélèvement, le résultat à annoncer est le contact avec le VHC. Dans ce cas, la HAS recommande la recherche de l’ARN du VHC par PCR sur ce même deuxième prélèvement.
Hépatite B
Pour le dépistage du virus de l’hépatite B (VHB), la HAS retient trois stratégies de dépistage biologique :
- première stratégie, recherche d’emblée des trois marqueurs (AC anti-HBc, Ag HBs et AC anti-HBs) ;
- deuxième stratégie, recherche des AC anti-HBc et AC anti-HBs, qui correspond au contrôle avant vaccination de la nomenclature des actes de biologie médicale ;
- troisième stratégie, recherche de l’Ag HBs et des AC anti-HBs.
La première stratégie, souligne la HAS, présente l’avantage de déterminer le statut immunitaire de la personne à risque en un seul temps mais son coût total est plus élevé que les deux autres.
A noter que 3 autres stratégies ont été évaluées et écartées autant pour leurs inconvénients que pour leur surcoût.
En cas d’Ag HBs positif, la HAS recommande le contrôle sur un deuxième prélèvement.
Prévention globale accrue
Le dépistage individuel des hépatites B et C doit permettre : un diagnostic et une prise en charge précoces afin d’éviter les complications graves ; la vaccination contre l’hépatite B ; l’adoption de comportements de prévention pour limiter la transmission du virus à l’entourage.
« La publication de cette recommandation, souligne la HAS, marque le début d’une série de mesures pour améliorer ce dépistage dans le cadre du Plan national de lutte contre les hépatites :
- actions d’incitation au dépistage par les associations d’usagers et les centres d’accueil et d’accompagnement spécialisés ;
- révision de la réglementation sur la prise en charge de ce dépistage et de la nomenclature des actes de biologie médicale pour créer un acte dédié au dépistage de l’hépatite B. »
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