LA SECRÉTAIRE d’État chargée de la santé a dressé un bilan plutôt positif du plan de lutte contre les hépatites B et C (2009-2012), deux ans après son lancement. « Trois quarts des actions du plan sont soit terminées, soit engagées, et on peut raisonnablement espérer voir se réaliser l’ensemble des actions restantes avant la fin 2012 », a-t-elle indiqué. Parmi les actions accomplies, la publication des textes réglementaires visant à encadrer les pratiques des professionnels du tatouage et du piercing et les circulaires destinées à améliorer l’accès au dépistage et au vaccin contre le VHB dans les CSAPA (Centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie) et les CAARUD (Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction de risques pour usagers de drogues).
Toutefois, malgré les avancées, « la transmission du VHC n’est pas maîtrisée chez les usagers de drogues et la transmission sexuelle du VHB persiste », a aussi souligné Nora Berra, rappelant le pourcentage élevé (50 %) de personnes infectées qui ne connaissent pas leur statut sérologique et la proportion encore plus élevée (60 %) de personnes infectées par le VHB qui auraient dû être vaccinées.
Trois à 4 fois plus de patients.
La secrétaire d’État a donc insisté sur l’amélioration nécessaire de la couverture vaccinale contre l’hépatite B et annoncé l’inscription à la nomenclature des tests d’évaluation de la fibrose hépatique (Fibroscan et scores biologiques), qui bénéficient désormais d’une prise en charge par l’Assurance-maladie (« Journal officiel » du 19 mai). Cette mesure, qui devrait faciliter la démarche d’entrée en soins, tient compte des « réticences de certains à subir une ponction-biopsie hépatique pour mesurer l’état d’avancement de leur maladie », a précisé Nora Berra.
Concernant l’accès au dépistage des hépatites, notamment de l’hépatite C, qui touche les usagers de drogues, la secrétaire d’État a affirmé avoir « récemment saisi l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) pour qu’elle évalue la performance des tests rapides d’orientation diagnostique et la HAS (Haute Autorité de santé) pour qu’elle définisse la stratégie d’utilisation ».
De même, « des travaux ont été engagés par la DGOS et la DGS pour définir des stratégies d’absorption » de l’afflux de patients que risquent de provoquer l’arrivée de nouvelles molécules et l’amélioration du dépistage de l’hépatite C. Une modélisation réalisée par l’INSERM-ANRS évalue le nombre de patients entre 15 000 et 20 000, « soit 3 à 4 fois le nombre de patients traités en 2010 », a assuré Nora Berra.
À la veille de la Journée, Médecins du monde, qui utilise déjà les tests rapides de dépistage des hépatites B et C dans ses programmes internationaux, déplorait de ne pouvoir le faire en France. MDM a demandé de leur légalisation, affirmant qui « si cette décision n’était pas rapidement prise par les acteurs politiques, l’association pourrait devancer l’autorisation légale et proposer ces tests dans ses centres de soins, comme (elle) l’avait fait en utilisant les TDR du VIH à Cayenne dès 2009 ». L’association a aussi profité de l’occasion pour rappeler la modification de la loi encadrant le droit au séjour pour raisons médicales des étrangers en situation irrégulière, votée récemment, estimant qu’elle était « en totale contradiction avec les objectifs de santé publique » affichés dans le plan national de lutte contre les hépatites, qui prévoit de favoriser le recours au dépistage des personnes à risques (usagers de dorgues, personne en situation de précarité).
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