Gluten
La maladie cœliaque est une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten, protéine contenue dans certaines céréales telles que le blé, le seigle, l’orge ou l’avoine. Elle s’exprime au niveau de la partie supérieure de l’intestin grêle et provoque une atrophie villositaire (destruction des villosités de l’intestin) avec pour conséquence une malabsorption de nutriments : fer, calcium et acide folique en particulier.
On estime qu’une personne sur 100 peut développer cette maladie, mais seulement 10 à 20 % seraient aujourd’hui identifiées en France, en particulier du fait de formes atypiques qui rendent difficile l’évocation du diagnostic. Le médecin doit donc penser à cette pathologie pour la rechercher.
Formes plus ou moins symptomatiques
Les formes classiques, 10 à 20 % des cas, associent : diarrhée, douleur abdominale et malabsorption. Il s’agit, le plus souvent, d’un nourrisson et d’un jeune enfant qui présente une diarrhée chronique, est fatigué, anorexique et triste. Son abdomen est ballonné et ses membres maigres. Ces symptômes s’accompagnent le plus souvent d’un ralentissement de la croissance en poids et taille.
Chez l’adulte, les signes cliniques des formes typiques peuvent être la diarrhée et un amaigrissement important. Les formes frustres ou asymptomatiques représentent plus de 80 % des formes cliniques de maladie cœliaque. Il faut savoir y penser devant une anémie (carence en fer, en folates et vitamine B12), une hypertransaminasémie, une hépatopathie sévère, des aphtes récidivants, des symptômes mimant des troubles fonctionnels intestinaux, une obésité (30 % des maladies cœliaques chez les adultes aux États-Unis), des signes neurologiques (ataxie, épilepsie, migraine), des signes rhumatologiques (polyarthralgie, ostéoporose), des troubles de la reproduction (stérilité, aménorrhée, avortements spontanés, hypotrophie fœtale), des signes cardiaques (cardiomyopathie dilatée hypertrophique). Des formes silencieuses existent dans certaines populations à haut risque (apparentés de maladie cœliaque, sujets atteints de diabète insulinodépendant, de maladies auto-immunes).
Diagnostic positif
Le diagnostic de maladie cœliaque repose en premier lieu sur la recherche d’anticorps : antiendomysium (IgA), antigliadine (Ig A/G), et surtout antitransglutaminase. En cas de positivité des anticorps, ou de forte suspicion de maladie cœliaque (même si les anticorps sont négatifs), une endoscopie avec biopsies au niveau du duodénum sera pratiquée afin d’affirmer le diagnostic en mettant en évidence l’atrophie villositaire. Le diagnostic pourra également être posé si l’on constate une rémission des symptômes après la mise au régime sans gluten.
Les principales complications de la maladie cœliaque sont représentées par l’ostéopénie, les maladies auto-immunes (diabète insulinodépendant, thyroïdite auto-immune, dermatite herpétiforme…), l’apparition de tumeurs (lymphome, adénocarcinome) ou d’une sprue réfractaire (atrophie villositaire résistante à un régime sans gluten strict). Toute résistance au traitement accompagnée d’un amaigrissement, de fièvre, de douleurs abdominales, d’un rash cutané et d’une hyperéosinophilie devra faire rechercher un lymphome.
Prise en charge à vie
Le seul traitement actuel de la maladie cœliaque consiste à suivre un régime sans gluten (blé, seigle, orge) strict et à vie. Il n’existe aujourd’hui, aucun traitement médicamenteux. Le respect de ce régime pose un problème dans les collectivités. Les intolérants au gluten doivent également être vigilants dans le choix des produits alimentaires courants. Le gluten peut être présent sous forme directe (farine…) ou par contamination. Ce régime est onéreux et son observance est inférieure à 50 %. Pourtant, il est particulièrement important à suivre car il permet de freiner la survenue d’autres maladies. Selon les études, en l’absence de régime, la mortalité est multipliée par 1 à 4, ce qui justifie un diagnostic aussi précoce que possible.
D’après la communication du Pr C. Cellier (hôpital européen Georges-Pompidou, Paris) lors d’une conférence de presse organisée par l’A.F.D.I.A.G (Association française des Intolérants au gluten).
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