L’urinal avant le stéthoscope

Publié le 13/01/2010
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› Vos malades ont lu

LES CAHIERS DE SCIENCE ET VIE

Décembre 2009 - janvier 2010

UN NUMÉRO tout entier consacré aux sciences et techniques du Moyen Âge. Les « Cahiers de Sciences et vie » mènent l’offensive contre certaines idées fausses trop répandues sur une période souvent caractérisée par son obscurantisme. « Non, la révolution scientifique ne s’est pas développée en réaction à l’immobilisme médiéval », affirme la revue. Au contraire, les savants de l’époque ont amorcé l’ère du changement. Cela est aussi vrai pour la médecine : une approche raisonnée fondée sur les traités grecs et arabes se substitue à celle du clergé et du culte des reliques. Elle s’enseigne désormais à l’université, qui acquiert le droit exclusif de former les médecins au détriment des monastères, elle se laïcise (en 1220, les clercs n’ont plus le droit de pratiquer la médecine), s’exerce dans les villes et à l’hôpital. Une éthique professionnelle se fait jour. L’observation gagne ses lettres de noblesse : « L’uroscopie est la discipline reine en matière de sémiologie médicale, explique Laurence Moulinier-Brogi (université Lyon-II). Pour diagnostiquer les fièvres ou l’état de grossesse, on examine la couleur des urines, leur consistance, leur transparence, on observe les sédiments ... L’urinal, flacon destiné à recueillir les urines, devient le symbole du médecin !  »

LE MONDE DIPLOMATIQUE

Janvier

Le péril fécal

« CHACUN y va mais on n’en parle pas. Ce tabou lié à la bienséance recouvre pourtant des millions de morts évitables chaque année. » Sous un titre évocateur, « Le tabou des excréments, péril sanitaire et écologique », « le Monde diplomatique » publie un article de Maggie Black, auteure avec Ben Fawcett d’un livre sur la crise sanitaire mondiale (« The last Taboo : Opening the door on the Global sanitation crisis », Earthscan, Londres 2008). L’analyse est sans concession : « Pour deux milliards six cents millions de personnes – soit 38 % de la population mondiale ! –, le problème quotidien de l’évacuation des excréments n’est pas résolu. Elles ne disposent ni de toilettes ni de raccordement aux égouts. » Des millions de gens contractent des maladies par le biais de particules fécales présentes dans les champs, sur les chemins et dans les ruelles, sur les rivages des mers, des fleuves ou des ruisseaux. Et, chaque année, un million et demi d’enfants perdent la vie à cause d’infections diarrhéiques. Les pourvoyeurs d’aide ont leur part de responsabilité : « Ils consacrent en général dix fois plus de ressources à l’eau qu’aux installations sanitaires. » Les pays, eux, « par crainte de nuire à leur image touristique, ont plus pris l’habitude de sous-estimer les cas de choléra, ce qui est d’autant plus facile que, s’agissant d’une "maladie sale", la honte incite de nombreuses victimes à souffrir en silence. »

LE NOUVEL OBSERVATEUR

7 au 13 janvier

Épidémie de visages bioniques

« HALTE AUX CLONES ! », « le Nouvel Observateur » s’en prend cette semaine à une nouvelle tendance apparue, il y a quelques années, aux États-Unis, les « Frozen Faces ». « Meg Ryan, Melanie Griffith, Priscilla Presley ... et récemment Madonna, devenue bionique, l’inquiétude monte », explique-t-il. En cause, la mode des injections et des interventions esthétiques. « La médecine esthétique, présentée comme l’alternative miracle à la chirurgie, fait aussi des ravages », souligne l’hebdomadaire. En France, le sujet serait tabou. Et Josiane Balasko de glisser : « Personne n’ose en parler, mais l’épidémie est là. Regardez le nombre de filles qui ressemblent à des transsexuels. » Parmi elles figureraient Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Emmanuelle Béart. « Monstres nationaux » ou « beautés volées à force de se laisser trafiquer », l’hebdo n’y va pas de main morte. Les chirurgiens sont accusés de fabriquer « des poupées qui correspondent à leur image fantasmatique ». L’un d’entre eux affirme : « La beauté, c’est un droit, même un devoir, une affaire de volonté ». Jean-Claude Hagège tempère : « Nous ne sommes que les dangereux complices d’un système publicitaire et médiatique qui n’est plus humain ». Résultat, les « Beauty Addicts » fleurissent. L’historien Claude Vigarello explique que les artifices ont toujours existé mais s’inquiète : « On nous a enlevé le droit de vieillir, alors même qu’on va vivre de plus en plus vieux. » Et cette vogue touche même à l’intime. Les demandes en chirurgie explosent : les femmes « souhaitent au niveau de leur sexe être en adéquation avec leur visage », affirme Marc Abécassis.

MARIE-FRANCE

Février

Comment tu tousses ?

POUR BIEN soigner sa toux, il faut savoir l’identifier. « Marie-France » donne quelques clefs à ses lectrices : reconnaître une toux grasse d’une toux sèche, apprendre à détecter le passage à une toux chronique (épisodes répétitifs ou étalés sur plus de quinze jours voire trois semaines), choisir le bon traitement (expectorant ou antitussif). Quant à savoir si c’est un germe, une allergie ou autre chose, « seul un médecin peut poser un diagnostic grâce à l’interrogatoire, à l’auscultation et aux examens complémentaires », prévient le mensuel. La toux de la grippe A est-elle identique aux autres ? « Plutôt sèche », elle « peut devenir grasse en cas de surinfection » et est « associée à une gêne respiratoire plus importante que dans la grippe saisonnière classique », est-il précisé. Les bons vieux remèdes sont « parfois suffisants » : s’hydrater pour fluidifier les sécrétions et les éliminer plus facilement (thés et tisanes au miel), pratiquer des inhalations ou fumigations régulières, ne pas s’interdire de tousser, dormir la tête rehaussée en ayant pris soins de bien humidifier l’atmosphère.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8686