Inhibiteur sélectif de Janus Kinases (JAK), le tofacitinib (Xeljanz) inhibe préférentiellement les JAK1 et JAK3. Il atténue la signalisation des interleukines (IL-2, 4, 6, 7, 9, 15, 21) et des interférons de type I et II, entraînant une modulation des réponses immunitaire et inflammatoire. Indiqué depuis 2017 dans la polyarthrite rhumatoïde, il est remboursé depuis le 25 juin 2019 dans la rectocolite hémorragique (RCH) et le rhumatisme psoriasique, au tarif de 696 euros (5 mg) et 1 360 euros (10 mg).
Le tofacitinib est indiqué dans la RCH active modérée à sévère chez des patients adultes ayant présenté une réponse inadéquate, une perte de réponse ou une intolérance soit au traitement conventionnel (5-ASA), soit à un agent biologique. En pratique, il est remboursé en troisième ligne de traitement après échec des anti-TNF (ou contre-indication), en alternative au vedolizumab.
Il a été évalué dans la RCH active modérée à sévère au cours de deux essais d'induction randomisés identiques (OCTAVE Induction 1 et 2) suivis d'une étude d'entretien (OCTAVE Sustain). « La particularité dans la RCH est une phase d'induction à forte dose (10 mg 2 fois/jour pendant au moins 8 semaines) dans les premiers jours de la maladie pour maîtriser l'inflammation systémique, reconnaît le Pr Laurent Peyrin-Biroulet (CHRU de Nancy). Une fois la muqueuse cicatrisée, on peut diminuer la dose (5 mg 2 fois/jour) ». Les résultats des études OCTAVE induction 1 et 2 montrent une amélioration, versus placebo, de l’ordre de 10 % en termes de rémission complète à huit semaines : 18,5 % vs 8,2 % (p = 0,007) et 16,6 % vs 3,6 % (p < 0,001). Dès le troisième jour, une amélioration significative des scores de saignement rectal et de fréquence des selles est observée par rapport au placebo. « Ce contrôle précoce de la maladie permet de changer l’évolution, d’éviter la chirurgie et d’améliorer le pronostic clinique », poursuit le Pr Peyrin-Biroulet. De plus, d’après l'étude OCTAVE Sustain, l’efficacité du tofacitinib se maintient à 52 semaines. « Il faut gérer le surrisque dose dépendant d’infections par le virus herpès/zona mais il n’y a pas d’augmentation du risque infectieux global par rapport au placebo », précise le Pr Peyrin-Biroulet.
D’après la conférence de presse du laboratoire Pfizer, le 8 juillet 2020
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