Épigastralgies

Un traitement avant l’endoscopie ?

Publié le 21/06/2009
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Crédit photo : S Toubon

Chercher un RGO

En l’absence de signes d’alarme, il est indiqué de traiter la patiente sans endoscopie préalable. Il est utile d’essayer de mieux préciser les caractéristiques des épigastralgies à la recherche de signes évoquant un reflux gastro-œsophagien. On pourra ainsi demander si les douleurs sont surtout post-prandiales à type de brûlures, rechercher un pyrosis ou des régurgitations acides ou amères. Un syndrome postural est également un bon signe d’orientation avec des douleurs provoquées par l’antéflexion ou le décubitus postprandial. Un soulagement par des antiacides ou des alginates dans le cadre d’une automédication oriente également vers un RGO. Les IPP sont en effet surtout efficaces dans le cas d’un reflux, généralement dans ces cas non compliqués d’œsophagite peptique. La maladie ulcéreuse est devenue rare dans la population française. Le risque d’une lésion néoplasique est extrêmement faible dans le cas d’une femme de 50 ans, sans signes généraux (anémie, amaigrissement).

L’effet clinique

Le traitement par IPP habituellement à demi-dose (sauf pour l’oméprazole où la pleine dose est recommandée en raison de la grande variabilité interindividuelle de l’effet antisécrétoire avec la demi-dose) est prescrit pour un mois, en recommandant de prendre l’IPP le matin 15 minutes avant le petit-déjeuner. L’effet clinique est jugé après cette période. Si les douleurs ont disparu, l’hypothèse de la responsabilité d’un RGO est renforcée et le traitement sera repris à la demande. Si aucun effet n’est obtenu, on peut plutôt s’orienter vers l’hypothèse de troubles fonctionnels de type dyspepsie, pour lesquels on ne dispose pas de thérapeutique efficace. En cas de persistance des douleurs, une endoscopie sera indiquée, qui sera le plus souvent normale, mais qui aura pour effet de rassurer malade et médecin.

Service d'Hépatogastroenterologie. CHU Nancy

Pr MARC-ANDRÉ BIGARD

Source : lequotidiendumedecin.fr