DES CHERCHEURS du Texas ont testé la faisabilité d’un vaccin sous forme de patch contre les diarrhées dues à Escherichia coli entérotoxinogène (ETEC), responsable de la majorité des diarrhées du voyageur. Dans cette étude de phase II menée chez des voyageurs, le vaccin a permis de réduire la fréquence et la gravité des diarrhées. Les voies d’administration classiques n’étant pas utilisables en raison de la toxicité de l’antigène ciblé, la délivrance transdermique pourrait être une bonne alternative. Le dispositif est simple et pratique, utilisable aussi bien chez les voyageurs que chez les enfants du tiers-monde. Autre avantage, il n’est pas nécessaire de respecter la chaîne du froid pour la conservation du vaccin.
L’entérotoxine thermosensible.
Le vaccin a pour cible antigénique l’entérotoxine thermosensible (HLT), qui est sécrétée dans deux tiers des cas par les micro-organismes ETEC. Sarah Frech et coll ont travaillé à la forme transdermique d’un vaccin contenant l’entérotoxine HLT.
L’étude de phase II a inclus des adultes âgés de 18 à 64 ans, qui avaient pour projet de voyager au Mexique ou au Guatemala et qui habitaient non loin d’un centre régional de vaccination. La randomisation entre placebo et vaccin s’est faite dans une proportion de deux pour un. L’étude avait pour objectif principal d’apprécier le taux de diarrhées à ETEC et d’évaluer la tolérance de l’administration de HLT en patch. Avant le départ en voyage, les participants devaient appliquer deux patchs à 2-3 semaines d’intervalle. Selon le groupe HLT ou contrôle, les deux patchs contenaient soit 37,5 µg de HLT, soit du placebo. Les participants étaient tenus de noter les épisodes diarrhéiques sur un calendrier et de fournir des prélèvements de selles pathologiques pour la coproculture. La sévérité de la diarrhée était évaluée en fonction du nombre de selles par vingt-quatre heures : légère (3), modérée (4 à 5) et sévère (au moins 6).
L’étude a inclus 201 participants. Parmi eux, 178 ont effectivement voyagé et appliqué les deux patchs et 170 cas ont pu être analysés : 111 dans le groupe placebo et 59 dans le groupe HLT. Dans le groupe placebo, 22 % des sujets (24) ont eu des diarrhées, dont 10 % (n = 11) des diarrhées à ETEC. Dans le groupe HLT, 15 % des participants (n = 9) ont eu une diarrhée, dont 5 % (n = 3) dues à ETEC. L’efficacité préventive du vaccin a ainsi été évaluée à 75 % (p = 0,0070) pour les diarrhées légères à sévères et à 84 % (p = 0,0332) pour les diarrhées sévères. À noter de plus que les épisodes diarrhéiques ont été plus courts et avec des selles moins fréquentes dans le groupe HLT que dans le groupe placebo. Le vaccin s’est révélé sûr et immunogène dans le groupe HLT. Une étude de phase III devait être réalisée pour confirmer l’efficacité du patch vaccinal.
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