DES RÉSULTATS antérieurs associés aux dernières données montrent qu’une vaccination par des vecteurs adénoviraux induit des réponses cellulaires T puissantes et durables chez des humains en bonne santé, et que des vecteurs similaires peuvent empêcher l’infection chronique chez l’animal.
C’est la première fois que l’immunogénicité et la sécurité de ces vaccins sont testées, d’une part, chez des patients porteurs du VHC et, d’autre part, chez des sujets en bonne santé.
La première étude (C.Kelly et coll., Oxford) présente le vaccin thérapeutique, « fondé sur des vecteurs adénoviraux rares » (combinant des sérotypes d’adénovirus humains et simiens) défectifs pour la réplication, encodant des protéines non structurales du VHC : un Ad6 humain défectif pour la réplication et un AdCh3 simien encodant 1 985 acides aminés dérivés de la région NS3-5 d’une souche de VHC.
Nous avons récemment montré chez des humains en bonne santé que ce vaccin induit des réponses cellulaires T, puissantes, multispécifiques et durables, expliquent les auteurs. Et qu’un vecteur similaire peut empêcher une infection chronique chez des chimpanzés après une charge virale d’épreuve.
Dans cette étude clinique de phase 1, la sécurité et l’immunogénicité de ce vaccin fondé sur vecteur viral ont été testées pour la première fois chez des personnes infectées par le VHC.
Le vaccin est intégré à un traitement.
L’essai a été réalisé chez des patients naïfs de traitement pour une infection chronique par le VHC. Ils ont reçu une vaccination dont la stratégie comportait des doses croissantes, données par voie intramusculaire. Le vaccin est intégré à un traitement contre le VHC comportant de l’interféron pégylé (Peg-IFN2a) et de la ribavirine. La primovaccination a été administrée à la 2e ou à la 14e semaine au cours du traitement, donné pendant 48 semaines. Une cohorte témoin de patients traités, mais ne recevant pas le vaccin a été incluse.
Une réponse positive des cellules T CD4 et CD8 spécifiques du VHC est détectée entre 2 et 8 semaines après l’injection chez 50 % des personnes vaccinées, « indiquant une forte immunogénicité du vaccin », expriment les chercheurs.
Les effets secondaires locaux et systémiques se sont révélés légers, sans signe d’immunopathologie hépatique (d’après les taux de transaminases). Dans la cohorte témoin, les réponses à des protéines non structurales du VHC sont de l’ordre de l’indétectable.
La deuxième étude (E.Barnes et coll. Oxford) a évalué le potentiel du vaccin dans une optique prophylactique fondée sur une technologie similaire de vecteur adénoviral. Vingt-sept volontaires en bonne santé ont été vaccinés selon une stratégie d’une double injection à 4 semaines d’intervalle, avec une stimulation immunitaire 24 heures plus tard par une injection d’un autre vecteur.
« Le vaccin a induit en réponse des CD4 et des CD8 polyfonctionnels, qui ont été maintenus jusqu’à 52 semaines après la primovaccination », observent les auteurs.
Et surtout, la vaccination a été « très bien tolérée, avec des réactions légères à modérées sur le plan local, sans réactions systémiques ni effets secondaires sérieux. »
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