ON SE DEMANDAIT si l’âge du donneur pouvait conditionner le succès d’une greffe d’hépatocytes. Une nouvelle étude chez le rat montre que ce qui compte, ce n’est pas l’âge du donneur mais l’âge du receveur.
La transplantation d’hépatocytes a été un succès dans bon nombre de modèles animaux mais il n’en a pas été de même chez les humains. ON s’est donc demandé si le problème pouvait provenir d l’âge du donneur humain. L’équipe de l’Allemand Bruno Christ* s’est penchée sur la question par le biais d’une étude chez le rat. Sa collaboratrice Peggy Stock a présenté les résultats de ce travail au congrès Experimental Biology 2009 (La Nouvelle-Orléans). Les chercheurs ont isolé des hépatocytes provenant d’une part, de jeunes rats de 4 semaines (équivalent de l’âge d’un enfant chez l’humain), d’autre part, de rats de 35 semaines (équivalent d’un âge de 40 à 50 ans chez l’homme). Ces hépatocytes ont ensuite été implantés dans le foie de rats jeunes (10 semaines, l’équivalent d’un adulte jeune humain) ou de rats sénescents (plus de 35 semaines, soit plus de 40 à 50 ans chez l’homme).
Au bout de six semaines, le niveau de la prolifération cellulaire a été évalué par un test portant sur l’activité de l’enzyme CD26. Pourquoi cette CD26 ? Car les animaux receveurs avaient été conçus pour être déficitaires en CD26 ; donc, après greffe d’hépatocytes, le niveau activité CD26 reflétait par définition le niveau de prolifération des hépatocytes greffés. Résultats : que les hépatocytes proviennent de rats jeunes ou âgés, le niveau de repeuplement des hépatocytes était de 20 % chez les rats receveurs jeunes mais n’était que de 2 % chez les rats receveurs âgés.
Toutes les cellules transplantées et proliférant fonctionnaient correctement quels que soient le donneur et le receveur. Alors, d’où vient le médiocre résultat chez les rats receveurs âgés ? Du taux d’IGF1 (Insuline-like Growth Factor, qui régule la croissance hépatocytaire) qui était significativement plus élevé chez les rats receveurs jeunes.
La prochaine étape, indiquent les Drs Stock et Christ, sera d’administrer de l’IGF1 à des rats âgés pour voir si ce prétraitement peut accroître le niveau de prolifération des hépatocytes.
*Martin Luther University Hale-Witzenberg et Maximilian Ludwig University, Munich, Allemagne.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?