LE CANCER gastrique est une maladie relativement fréquente et grave, même si les observations récentes font état d’une réduction de l’incidence. À un stade précoce, une chirurgie radicale à visée curative peut être réalisée. Les résultats à 5 ans sont toutefois décevants : on enregistre des décès par récidive dans 50 à 90 % des cas selon les publications.
« De nombreux essais de phase 3 comparant la chirurgie seule avec un traitement comportant une chimiothérapie adjuvante ont été publiés. Les résultats ne permettent pas de formuler des recommandations claires. »
Le groupe GASTRIC (Global Advanced/Adjuvant Stomach Tumor Rearch International Collaboration) a réalisé une méta-analyse des études ayant comporté des cas de cancer gastrique résécable chirurgicalement, pour quantifier le bénéfice potentiel de la chimiothérapie après une résection complète par rapport à la chirurgie seule, sur la survie totale et la survie sans récidive. Et aussi pour étudier de manière plus approfondie le rôle des différents protocoles de chimiothérapie : monochimiothérapie ; chimiothérapie combinée comportant des dérivés du fluoro-uracile, de la mitomycine C ainsi que d’autres produits mais sans anthracyclines ; chimiothérapie combinée avec des dérivés du fluoro-uracile, de la mitomycine C et comportant des anthracyclines ; d’autres traitements.
Dix-sept études éligibles ont été identifiées, où les dossiers ont pu être analysés individuellement, chez 3 838 patients suivis pendant une durée médiane supérieure à 7 ans.
Il y a eu 1 000 décès parmi 1 924 patients assignés aux groupes recevant une chimiothérapie adjuvante et 1 067 décès parmi 1 857 patients assignés à la seule chirurgie.
Réduction globale de 18 % du risque de décès.
Les résultats montrent « un bénéfice significatif d’une chimiothérapie quelle qu’elle soit comparativement à la chirurgie seule, l’analyse indiquant une réduction globale de 18 % du risque de décès avec la chimiothérapie. » La chimiothérapie est aussi associée à une réduction de 18 % du risque de rechute versus la chirurgie seule.
L’estimation de la médiane de survie est de 4,9 ans dans le groupe chirurgie seule, versus 7,8 ans dans le groupe recevant en plus une chimiothérapie adjuvante.
La survie globale à 5 ans augmente de 49,6 % à 55,3 % avec la chimiothérapie. « Une amélioration absolue de 6 % de la survie globale est observée après 5 ans ; elle se maintient au-delà de 10 ans. »
Il apparaît par ailleurs que l’utilisation de fluoro-uracile au sein de la chimiothérapie, y compris lorsque le produit est utilisé en monothérapie, est associée à ces résultats positifs. Ce type de traitement « est recommandé pour les patients qui n’ont pas reçu de traitement péri-opératoire après la résection complète de leur cancer gastrique. »
La chimiothérapie adjuvante sans radiothérapie pour le traitement du cancer gastrique est récemment devenue le traitement de référence au Japon après la publication des résultats de l’essai ACTS-GS, indiquent les auteurs.
JAMA, 5 mai 2010, vol. 303, n° 17, p. 1729-1736.
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