LE CYTOCHROME 2C19 (CYP2C19) est connu pour intervenir dans la métabolisation du clopidogrel, absorbé sous forme de prodrogue et qui doit être métabolisé dans le foie, avant de devenir le principe actif qui bloquera de façon irréversible les récepteurs plaquettaires P2Y12 à l’ADP. Désormais, la corrélation entre portage d’un variant allélique de ce cytochrome et événements cliniques lors d’un traitement par clopidogrel est mise en évidence.
Après un premier infarctus du myocarde.
Selon une étude menée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Dr J.-P. Collet de l’équipe du Pr Montalescot) et publiée dans le « Lancet », chez des patients jeunes (moins de 45 ans), traités par clopidogrel après un premier infarctus du myocarde (IDM), le risque relatif d’événements associés à la présence d’un variant CYP2C19 est de 3,69 et le risque de thrombose de stent dépasse 6. Une étude américaine (J.L. Mega et coll., « New England Journal of Medicine », décembre 2008) a également montré que les porteurs d’un ou deux allèles variants étaient plus à risque d’événements que les patients homozygotes sauvages. Enfin, selon une troisième publication (T. Simon et coll., « New England Journal of Medicine », 22 décembre 2008), issue des données du registre FAST-MI (French Registry of Acute ST-Elevation and non-ST-Elevation Myocardial Infarction), seuls les porteurs de deux allèles seraient à risque (soit seulement 2 % des patients). En pratique, le génotypage des patients va probablement se répandre. « Nous ne disposons pas de données randomisées en faveur du génotypage. Toutefois, chez un patient à haut risque, et plus encore s’il s’agit d’un patient jeune que l’on va traiter durant trente ans, il est justifié de connaître le génotype ». On ne sait pas encore si ces tests sont plus prédictifs que les mesures d’inhibition plaquettaire, mais ils représentent un complément intéressant.
Enfin, les résultats de l’étude TRITON-TIMI 38 (S.D. Wiviott et coll., « Lancet » 2008) portant sur 12 844 patients stentés apparaissent tout à fait intéressants, montrant une réduction du risque de thrombose de stent de 52 % sous prasugrel par rapport au clopidogrel (aussi bien sur les thromboses précoces que tardives). « Au vu de ces résultats, tous les patients qui font une thrombose de stent devraient bénéficier d’un test de génotypage concernant le polymorphisme du CYP2C19 et d’un monitoring de l’agrégation plaquettaire, pour augmenter les doses de clopidogrel ou passer au prasugrel » a estimé le Pr Montalescot.
Déjeuner-débat organisé par Sankyo, dans le cadre des 19es Journées européennes de la Société française de cardiologie, auxquelles participaient : J.-P. Bassand, A.-A. Hagege, J. Machecourt, P. Barragan et G. Montalescot.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?