APRÈS SIX ans de travaux, les chercheurs de deux consortiums internationaux ont décodé le génome de la vache (« Science », 24 avril). Avec ses 22 000 gènes minimum, il est plus proche du génome humain que celui de la souris. Et plus de 14 000 gènes ont des homologues dans sept autres espèces de mammifères, ce qui pourrait être exploité pour la recherche médicale.
Les chercheurs se sont aussi penchés sur 37 470 différences existant entre l’ADN de 497 bovins issus de 19 lignées biologiquement et géographiquement distinctes. Ils en ont déduit que l’histoire de l’évolution des vaches différait beaucoup de celle de l’homme, en liaison avec la domestication et les sélections diverses pour l’adaptation à des travaux agricoles ou pour l’amélioration de la race.
Sur les 1 032 gènes dévolus aux fonctions métaboliques chez l’homme, cinq manquent chez la vache ou ont radicalement divergé. Cette différence dans le métabolisme et les modifications des gènes qui régulent la reproduction, la lactation et l’immunité sont une grande part de « ce qui fait d’une vache une vache », souligne l’un des auteurs, Harris Lewin. L’un des gènes différents, l’histatherin, produit une protéine du lait qui a des propriétés antimicrobiennes.
Le séquençage du génome devrait donc permettre notamment de comprendre comment les ruminants se sont retrouvés avec un estomac à quatre poches au lieu d’une et pourquoi le lait de la vache contient une grande quantité de protéines. À terme, on peut envisager une sélection génétique d’animaux capables de mieux résister aux maladies infectieuses, de produire plus de viande et plus de lait.
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