Les sélections d'embryons par diagnostic préimplantatoire (DPI) sont autorisées en France dans certains cas de cancers familiaux. L'Agence de la biomédecine fait cette mise au point alors qu'un premier bébé ayant fait l'objet d'un DPI pour éviter qu'il ne soit porteur d'un gène favorisant le cancer du sein doit naître cette semaine en Grande-Bretagne.
La future mère de 27 ans a décidé de recourir à cette sélection génétique parce que la grand-mère, la mère et la sur de son mari ont eu un cancer du sein. Le bébé est issu d'un embryon présélectionné afin de s'assurer qu'il n'est pas porteur du gène BRCA 1, ce qui aurait accru de 50 à 80 % ses risques de développer la maladie.
Le Royaume-Uni a élargi en 2006 la possibilité de recourir au DPI, pour y ajouter la mutation génétique BRCA 1. Plusieurs DPI ont déjà été effectués pour éviter des cancers aux États-Unis et en Belgique. Les parents ne savent pas s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. « Le but n'est pas seulement de faire en sorte que l'enfant n'ait pas le gène, mais d'interrompre sa transmission de génération en génération », a déclaré Paul Serhal, spécialiste de la fertilité à l'University College Hospital de Londres.
« Ce cas serait tout à fait traité en France », a expliqué François Thépot, directeur médical de l'Agence de la biomédecine. Selon la loi de bioéthique de 2004, le DPI est réservé aux couples ayant « une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d'une maladie génétique d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic ». Tout en précisant que les DPI ne sont pas autorisés pour « les formes héréditaires de cancer à évolution tardive », le législateur prévoit une exception pour « les rares situations familiales où les tumeurs sont particulièrement évolutives et les décès particulièrement nombreux et précoces », qui « pourront faire l'objet d'une attestation de gravité ». D’après le bilan d'application de la loi de bioéthique, 22 DPI associés à un risque de cancer ont été réalisés entre janvier 2000 et juin 2007 et ont conduit « à la naissance de 6 enfants indemnes des formes héréditaires de cancer ou de maladie associée recherchée ».
› S. H.
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