LA PUBLICATION récente du génome de la grenouille africaine Xenopus tropicalis (« Science », 30 avril), premier génome d’amphibien séquencé, apporte un outil supplémentaire à la recherche médicale, particulièrement utile pour l’étude des maladies mettant en jeu l’action de plusieurs gènes associés.
Proche cousine de Xenopus laevis, utilisée en biologie cellulaire et pour l’étude du développement embryonnaire, la grenouille Xenopus tropicalis lui a été préférée parce que son génome est de plus petite dimension. « Plus de 20 000 gènes y ont été catalogués », indique au « Quotidien » Uffe Hellsten, du Joint Genome Institute (département de l’énergie américain), principal auteur du projet. Et il précise: « Près de 1 700 de ces gènes sont très semblables à des gènes humains liés à des maladies telles que le cancer, le diabète, les pathologies cardiaques... »
Jacques Robert, immunologiste au centre médical de l’université de Rochester, qui a participé à ce travail, utilise déjà la grenouille comme modèle. « Aller chercher les fonctions de ces gènes chez Xenopus sera plus facile qu’établir une corrélation chez l’homme », commente-t-il pour « le Quotidien ». D’autant plus que le génome de Xenopus tropicalis a révélé une organisation très proche de celle du génome humain : « Si l’on considère une fenêtre de dix gènes humains, explique Jacques Robert, on constate que 90 % des gènes correspondants de Xenopus se retrouveront dans un même voisinage. » Le scientifique se réjouit de cette propriété, car l’apparition de maladies apparaît de plus en plus souvent influencée par l’interaction de nombreux gènes situés à proximité les uns des autres. Mais il y découvre aussi une nouvelle énigme à résoudre, car « cette conservation suppose des mécanismes que l’on ne comprend pas ».
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?