DE NOTRE CORRESPONDANTE
« DEUX RÉSULTATS fondamentaux émergent de cette étude, explique au " Quotidien " le Dr Greg Gibson (Queensland Institute of Medical Research, Brisbane, Australie) qui a dirigé ce travail publié dans " Nature Genetics ". Premièrement, une interaction complexe entre la géographie, le mode de vie, l’origine ethnique et le sexe influence l’état fonctionnel du système immun chez les personnes bien portantes ; en d’autres termes, ce n’est pas seulement l’inné et l’acquis, mais aussi la culture. Deuxièmement, en dépit des influences de l’environnement, les effets génétiques sont assez constants à travers les différentes populations. Les implications cliniques ne sont pas claires pour l’instant, mais nous proposons que les taux d’expression génique ont plus de chances d’offrir des indicateurs de risque génétique pour les maladies que les génotypes.
Actuellement, beaucoup d’efforts sont réalisés pour trouver des variants génétiques qui sont associés aux maladies et qui pourraient même être prédictifs. Mais nous montrons comment l’environnement peut influencer la maladie à travers son effet sur les taux d’expression génique de base - ce qui peut être particulièrement pertinent pour l’inflammation chronique, l’auto-immunité, et la réponse à l’infection. »
Alimentation, stress, maladie.
« Nous projetons de poursuivre cette étude dans différentes régions du monde, avec des comparaisons similaires de sociétés en transition, en commençant par Fiji et l’Amérique Centrale. De même, nous cherchons à savoir quelle est la distribution de la variation d’expression génique à travers les grandes villes, et nous surveillons ses changements au cours du temps sur plusieurs années. Nous aimerions savoir comment les profils sont transitoires, et comment ils pourraient être influencés par des facteurs spécifiques comme l’alimentation, le stress et la maladie. »
« Il faut souligner que tandis que les maladies infectieuses reçoivent la plus grande attention dans les pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, les maladies chroniques des pays occidentaux (asthme, dépression, diabète, etc.) représentent en fait la source majeure de morbidité, et sont en croissance partout à travers le monde. »
« Il nous faut mieux comprendre comment les transitions humaines (du mode de vie pastoral et rural au mode de vie urbain) et les types de migration influencent la santé des parents et des enfants. Ces idées sont aussi explorées dans mon livre intitulé : " It Takes a Genome: How a Clash Between our Genes and Modern Life is Making us Sick " (par FT Press, NY, 2009) », précise Greg Gibson.
Nature Genetics 6 décembre 2009, Idaghdour et coll., DOI : 10.1038/ng.495
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