Une équipe internationale a identifié de nombreux variants génétiques impliqués dans l'insomnie et apporte un nouvel éclairage sur les mécanismes cellulaires et tissulaires en jeu. Cette étude est publiée dans « Nature Genetics ».
« Il s'agit de la plus grande étude d'association génétique sur l'insomnie incluant plus de 1,3 million d'individus », indique au « Quotidien » Danielle Posthuma, auteure senior de l'étude.
L'étude s'est appuyée sur les données génétiques de la UK Biobank (386 533 individus) et de 23andme (société spécialisée dans l'analyse génétique pour les particuliers ; 944 477 individus). La prévalence de l'insomnie était de 29,9 % au sein de ces deux bases.
Des zones spécifiques impliquées
Au total, 956 gènes liés à l'insomnie, répartis sur 202 loci, ont été identifiés. Les chercheurs ont étudié l'activation de ces gènes en contexte biologique et ont notamment montré qu'ils étaient nombreux à être actifs au niveau du cortex frontal et des noyaux sous-corticaux du cerveau, des zones déjà mises en cause dans l'insomnie par l'imagerie. Le rôle de cellules spécifiques, tels que les neurones striataux, et hypothalamiques, a également été mis en évidence.
« Nous avons également montré que l'insomnie est fortement liée génétiquement à des troubles psychiatriques comme la dépression et l'anxiété », souligne Danielle Posthuma. En revanche, peu de similitudes ont été observées avec d'autres troubles du sommeil (à l'exception de la durée du sommeil).
Par ailleurs, un effet causal de l'insomnie sur la dépression, le diabète de type 2 et la maladie coronarienne est également ressorti des analyses.
Si Danielle Posthuma précise que ces résultats ne sont qu'un début, ils constituent des points de départ pour de futures études et ouvrent la voie à des pistes thérapeutiques. En effet, la mise en évidence des zones cérébrales et des types cellulaires impliqués dans l'insomnie représentent de potentielles cibles thérapeutiques.
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