Les chercheurs parlent de percée significative. Une équipe internationale est parvenue à évaluer le risque pour un individu de développer une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Leurs travaux sont publiés dans « Nature Genetics ».
Les scientifiques ont comparé 24 millions de variants génétiques chez près de 350 000 personnes de 13 pays et ont mis en évidence une association chez 48 643 d’entre elles. Ils ont pu ainsi établir un score de risque. Les données génétiques proviennent de la société UK Biobank.
Un risque multiplié par 4
Les individus situés dans le groupe à risque le plus élevé avaient près de 4 fois (3,7) plus de risque de développer une BPCO que ceux du groupe présentant le risque plus faible. Le tabagisme constituant déjà un facteur de risque de BPCO, les chercheurs estiment que 72 % des fumeurs du groupe à haut risque génétique développeront une BPCO au cours de leur vie. « Grâce à ce travail, nous pouvons maintenant mieux prédire la survenue chez un individu d'une BPCO et utiliser ces informations pour une meilleure stratégie de prévention », commente le Pr Martin Tobin de l'université de Leicester co-auteur de l'étude.
Cette étude pourrait permettre de désamorcer la « bombe à retardement » que représente la BPCO pour le milliard de fumeurs recensés dans le monde. L'arrêt du tabac au début de l'âge adulte permettrait d'éviter la survenue de la maladie chez cinq personnes sur dix à haut risque.
Nouvelles voies thérapeutiques
En dehors de l'aspect préventif, l'étude pourrait avoir des implications thérapeutiques. « Nos résultats permettent de cibler certaines protéines, ce qui pourrait aider au développement de nouveaux traitements ou de tester des molécules déjà utilisées dans d'autres maladies », précise le Pr Tobin. De plus, les données permettraient de différencier plusieurs types de BPCO, en fonction de la réponse au traitement, ouvrant la voie à une médecin de précision.
Le Pr Louise Wain, spécialiste de génétique épidémiologique, souligne pour sa part la valeur de l'utilisation des banques de données (big data) dans ce type de recherche. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 3 millions de décès ont été causés par une BPCO en 2015.
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