Les équipes de chercheurs des universités Carnegie Mellon (Pittsnurgh, Pennsylvanie) et Yale (New Heaven, Connecticut) en sont persuadés : ils tiennent la prochaine génération d'outils de modification de l'ADN.
Dans un article publié mercredi 26 dans « Nature Communication », les chercheurs dirigés par le professeur de chimie Danith Ly, de l'université Carnegie Mellon, et le Dr Peter Glazer, radiologiste interventionnel de l'université de Yale, décrivent une première utilisation de la combinaison d'une nanoparticule et d'une séquence d'acide nucléique peptidique (ANP), dans le traitement de la drépanocytose et de la ß– thalassémie chez des souris, en éditant l'ADN de cellules souches hématopoïétiques chez ces animaux.
Les ANP ont des structures similaires à celles de l'ADN et de l'ARN, mais se différencient par le support sur lequel se fixent les bases purines et pyrimidiques : à la place des sucres habituels (désoxyribose), les APN disposent d'une succession d'unités N-(2-aminoethyl)-glycine reliées par une liaison peptidique. Ces structures sont purement synthétiques. « Nous avons développé un système qui nous permet de fixer les ANP et l'ADN d'un donneur sur une nanoparticule déjà approuvée par l'agence fédérale américaine du médicament (FDA) », précise le Pr Ly.
Un ARN bien épissé
Maladies monogéniques dont les gènes responsables sont bien identifiés, la drépanocytose et la thalassémie sont des pathologies privilégiées pour expérimenter les thérapies géniques. La mutation consiste en un remplacement d'une base cytosine par une thymine dans une portion du gène qui doit être normalement épissée lors de la maturation de l'ARN, mais qui est « protégée » par la présence de cette mutation.
La séquence des ANP est conçue pour se fixer à proximité de la mutation et y favoriser la translocation de la séquence d'ADN de la souris donneuse à la place de celle de la souris malade. L'expérience a porté sur 12 souris, 6 atteintes de chaque pathologie. Au cours des 140 jours qui ont suivi les deux injections de d'assemblage ANP/ADN/nanoparticule, les chercheurs ont observé une réversion durable de la maladie, causée par une correction du gène dans 7 % des cellules souches hématopoïétiques des animaux.
Damien Coulomb
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