UN TOPIQUE VAGINAL neutralisant deux gènes impliqués dans la transmission de l’herpès virus de type 2 a été testé avec succès chez la souris. Il présente surtout l’intérêt de se montrer efficace pendant une semaine après son application. Si son utilisation voit le jour en médecine humaine, cette persistance permettrait d’éliminer, en partie, des échecs dus à la non-observance thérapeutique. Il aurait de plus l’avantage de combattre un cofacteur important de l’infection par le VIH.
Yichao Wu (Boston) et coll. sont partis de travaux antérieurs qui avaient utilisé un microbicide vaginal fondé sur de petits ARN interférents (siARN) couplés à un lipide et qui visent deux gènes du HSV2 ( UL27 et UL29). Alors qu’il était attendu de ce topique une action antivirale persistante, il n’en a rien été. De plus la présence du lipide majorait le risque de transmission, limitait la dose maximale efficace et, surtout, l’efficacité ne dépassait pas 24 heures.
Le récepteur nectin-1 du HSV2.
L’équipe a donc contourné ces difficultés en utilisant des siARN conjugués au cholestérol et stabilisés (chol-siARN). Le premier constat est une action locale sans que soient activés une réponse inflammatoire ou des interférons. Surtout la durée de protection s’en trouve prolongée en visant le récepteur nectin-1 du HSV2, retrouvé dans l’épithélium vaginal tant humain que murin. Nectin-1 avait été identifié antérieurement comme le récepteur du HSV2 via sa liaison avec la glycoprotéine D de l’enveloppe virale.
D’ailleurs les souris privées du gène nectin-1 sont moins sensibles à l’infection herpétique. Et des cellules épithéliales humaines dont nectin-1 est inhibé par un siARN sont difficiles à infecter.
C’est ainsi que les chercheurs ont eu l’idée d’associer les travaux plus anciens et ceux sur nectin-1. Si la mise au silence de ce gène provoque une résistance prolongée au virus, les siARN visant UL29 ont fait preuve de leur efficacité. Des souris ont donc reçu, en instillation, un topique combinant les siARN UL29 et nectin-1. La protection contre une infection par un HSV2 a bien duré une semaine. Elle n’était, en revanche, réelle que 48 heures après l’application, le temps nécessaire au blocage du récepteur. La dose administrée était de 1 mg/kg, deux jours de suite. L’activité antivirale a été constatée quel que soit le moment de la contamination.
Cell Host & Microbe 5,84-94, 22 janvier 2009.
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