De notre correspondante
MALGRÉ LE TRAITEMENT chirurgical et la radiochimiothérapie, seulement
50 % des patients atteints d’un cancer colique peuvent être guéris, car 20 % ont déjà une métastase au moment du diagnostic et un tiers en développeront ultérieurement.
Les procédés actuels destinés à prédire le risque métastatique ne sont pas satisfaisants.
Des chercheurs du Centre Max Delbrück et de l'Université Charité à Berlin ont comparé (par méthode PCR-RT) l'expression du génome dans les tissus de sujets sains ainsi que dans les tumeurs primitives et les métastases éventuelles de 103 patients atteints d’un cancer du colon. Au moment de la chirurgie, 60 patients étaient indemnes de métastase et 37 d’entre eux l’étaient encore 5 ans après. Ils ont ainsi identifié un gène non décrit jusqu'ici, situé sur le
chromosome 7 (7p21) plus fortement exprimé dans le cancer du colon que dans le tissu sain. Son expression dans la tumeur prédit la formation de métastases, indépendamment de l'âge, du sexe, de l'infiltration tumorale, de l'envahissement ganglionnaire et lymphatique, de la survie sans métastase. Les chercheurs ont donc baptisé ce gène MACC1, pour metastasis-associated in colon cancer 1. Ainsi, tandis que le taux de survie à 5 ans est de 80 % chez les patients ayant une faible expression tumorale de MACC1, la survie à 5 ans est de seulement 15 % chez ceux ayant une expression élevée.
Les chercheurs montrent que le gène MACC1 régule la transcription du gène MET, qui encode le récepteur du facteur de croissance hépatocytaire (HGF). De plus, MACC1 favorise la prolifération, l'invasion, ainsi que la dissémination, induite par l’HGF, des cellules du cancer du colon, ce qui a été montré à la fois en culture, dans des modèles murins de tumeur et de métastase du cancer du colon.
À des fins thérapeutiques.
Actuellement, la voie de signalisation HGF-MET est ciblée par des anticorps spécifiques et des petites molécules qui neutralisent l’HGF, bloquent le récepteur MET ou inhibent la kinase du récepteur. Interférer avec MACC1 pourrait s'avérer une stratégie supplémentaire susceptible d’être exploitée à des fins thérapeutiques.
« En pratique clinique, MACC1 sera utile pour identifier, parmi les patients atteints d’un cancer du colon, ceux qui ont un mauvais pronostic, notent Stein et coll. MACC1 représente une nouvelle cible prometteuse contre les métastases ». Les chercheurs souhaitent maintenant savoir si le gène MACC1 permet également d'affiner la prédiction pronostique des cancers du sein, du poumon et de l'estomac.
Nature Medicine, Stein et coll., 21 décembre 2008, doi : 10.1038/nm.1889.
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