De notre correspondant
CHEZ UNE FEMME britannique de 41 ans, une grossesse a été obtenue après la réalisation, par une équipe de Nottingham (nord-est de l’Angleterre), d’une hybridation génomique comparative sur puce ( « array) » après biopsie de corpuscule polaire. Cette patiente devrait accoucher d’ici à deux mois. Elle est la première, dans le monde, à obtenir une grossesse par cette méthode. Auparavant elle avait bénéficié de 13 tentatives de fécondation in vitro (FIV), toutes s’étaient soldées par un échec.
L’hybridation génomique comparative (HGC) sur puces permet une analyse à haut débit et à grande résolution du contenu chromosomique des ovules. Elle offre ainsi un moyen d’écarter ceux qui présentent des anomalies. Pour réaliser cette technique, un orifice est créé au laser sur l’enveloppe de l’ovule afin d’extraire les corpuscules polaires. Ils ne sont pas nécessaires au développement de l’ovule, mais fournissent de précieuses informations sur son contenu génétique.
Deux ovules sans anomalie chromosomique.
Les médecins britanniques avaient recueilli, chez la patiente, 9 ovules après une stimulation classique. La méthode d’HGC array a permis de sélectionner 2 de ces ovules sans anomalie chromosomique. Sur les 2 ovules implantés, l’un a conduit la grossesse actuelle.
Le Dr Simon Fishel, directeur du Care Fertility Group de Nottingham, le seul établissement au monde à proposer cette approche, a déclaré : « Les anomalies chromosomiquesreprésentent l’une des principales causes d’échec de la FIV. L’analyse chromosomique détaillée qu’autorise l’HGC array offre un espoir considérable aux couples qui ont connu plusieurs essais infructueux de FIV et à ceux qui veulent augmenter leurs chances de concevoir ». Il faut se souvenir que des anomalies chromosomiques sont observées sur la moitié des ovules chez la femme jeune et jusqu’à 75 % chez ceux des femmes de plus de 39 ans.
Un des avantages de l’HGC array est d’éviter le recours à la congélation des ufs et donc d’accélérer le processus de sélection (qui prend 24 à 48 heures, au lieu de 5 jours ou plus avec l’HGC classique), augmentant les chances de succès à l’implantation. La technique HGC array a été approuvée par le Comité d’éthique britannique Human Fertilisation and Embryology Authority.
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