Les femmes présentent une plus grande susceptibilité que les hommes aux composés cancérigènes du tabac. « Le tabac est le premier facteur de risque modifiable : il est responsable de 13 % des cancers et il est particulièrement impliqué dans les cancers HPV induits (col de l'utérus et ORL) », indique la Dr Julia Maruani, gynécologue-obstétricienne à Marseille, vice-présidente de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV). De fait, une personne exposée au tabagisme (actif ou passif) a 32 % de plus de risque d'être atteint d'une infection à HPV par rapport à une personne non exposée. « Quand on est tabagique actif, ce surrisque atteint 70 % », souligne la spécialiste.
Le tabac comporte 4 500 composés chimiques : 60 sont oncogènes, notamment les benzopyrènes et les nitrosamines. La nicotine a également un impact : elle altère toutes les variantes de l'immunité (cellulaire, humorale, locale et générale). Si le tabagisme en France avait diminué de 2014 à 2019, le dernier rapport du Bulletin épidémiologique hebdomadaire montre une évolution inverse depuis 2019. Aujourd'hui, un quart de la population fume quotidiennement.
Le tabac joue sur la réplication du HPV, sur l'expression des oncoprotéines et sur la réponse immunitaire. « Fumer diminue la clairance et augmente donc la persistance du virus. Des études menées sur les femmes fumeuses montrent qu'elles ont 50 % de moins de chances d'éliminer le virus », note la Dr Maruani. Plus on fume, plus le risque d'avoir un papillomavirus augmente. « Enfin, une étude a montré que le tabagisme est encore plus nocif quand on a commencé à fumer avant d'être en contact avec le HPV », ajoute-t-elle. Des arguments qui plaident en faveur de l’aide au sevrage et à la prévention précoce chez les jeunes.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?