Les facteurs de risque cardiovasculaire sont essentiels à dépister avant la prescription d’une contraception hormonale. Mais toutes les femmes ne sont pas à risque, heureusement. L’enquête Eligyn, menée par Ipsos pour Gedeon Richter, a permis d’identifier que deux tiers des femmes (62 %) en âge de procréer n’en déclarent aucun.
Les risques cardiovasculaires représentent de fortes contre-indications à la prescription d’une contraception œstroprogestative et il est recommandé d’évaluer précisément l’ensemble des facteurs de risque artériel et veineux.
Des accidents rares mais sévères
L’enquête Eligyn, réalisée auprès de 2 500 femmes représentatives de la population française, âgée de 16 à 55 ans permet d’identifier quelles sont les femmes réellement à risque cardiovasculaire, lors de la prescription d'une contraception œstroprogestative.
« Nous ne disposons pas de vision de l’évaluation des facteurs de risque dans la population française, sur la base d’éléments prévalidés. L’étude est intéressante, car elle nous permet d’évaluer nos pratiques et de réfléchir sur des données en “vie réelle” dans un contexte de baisse des prescriptions des œstroprogestatifs », déclare la Pr Nathalie Chabbert-Buffet, gynécologue-obstétricienne de la reproduction, hôpital Tenon (AP-HP).
Une baisse constante des œstroprogestatifs
Bien que la pilule reste le moyen de contraception le plus utilisé encore aujourd’hui en France, la proportion des femmes l’utilisant ne cesse de diminuer. Les ventes de contraceptifs oraux sont en baisse constante depuis dix ans (de l'ordre de -12 %), et tout particulièrement les contraceptifs œstroprogestatifs qui accusent une baisse de l'ordre de 33 %, tandis que la part des pilules progestatives augmente.
Selon les données de l’étude, seules 41 % des femmes utilisent une contraception hormonale (sur les 52 % qui utilisent une méthode contraceptive) : 17 % utilisent une contraception œstroprogestative, 12 % une pilule progestative, 8 % un dispositif intra-utérin (DIU) hormonal et 3 % un implant. La proportion de contraceptifs œstroprogestatifs diminue avec l'âge : 24 % des femmes de moins de 35 ans l’utilisent, et elles ne sont plus que 14 % à 35-40 ans.
Les raisons du désintérêt
Les idées reçues sont persistantes chez les femmes : prise de poids, troubles de l’humeur, du cycle menstruel… Les risques de cancer ne sont pas bien perçus. De plus, les jeunes générations rejettent les solutions thérapeutiques chimiques pour des raisons écologiques. La conscience environnementale est fortement ancrée dans leurs convictions.
Par ailleurs, on observe un principe de précaution important chez les professionnels de santé non-gynécologues (médecins généralistes, sages-femmes) et les facteurs de risque sont méconnus voire surestimés.
Les résultats de l'enquête montrent que 38 % des femmes ont des facteurs de risque rendant impossible la prescription d'un contraceptif œstroprogestatif. Parmi ces femmes, 29 % ont déclaré être concernées par une ou plusieurs contre-indications, les 10 % restants ayant deux facteurs de risque ou plus.
L’étude montre que 98 % des femmes déclarent être suivies pour leur contraception : 58 % par un gynécologue, 26 % par un médecin généraliste et 14 % par une sage-femme. Toutefois, si pour une majorité de femmes, le médecin a parlé des facteurs de risque cardiovasculaire, près de deux femmes sur cinq sous contraception déclarent n'avoir jamais reçu d’information de la part de leur médecin.
D’après une conférence de Gedeon Richter
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