PAR le Pr YOLANDE HYJAZI*
LES FEMMES et les couples désirant une méthode de contraception sûre et efficace doivent avoir accès à toutes les moyens contraceptifs y compris les méthodes réversibles de longue durée d’action (MLD) et les méthodes permanentes. Les MLD actuellement disponibles sont les dispositifs intra-utérins, au cuivre (DIU-Cu) ou au lévonorgestrel, et les implants progestatifs.
Les DIU-Cu assurent une contraception pendant cinq à douze ans selon le type de dispositif. Ils peuvent être utilisés pour la contraception d’urgence.
Les DIU au lévonorgestrel, encore appelés systèmes intra-utérins libérant du lévonorgestrel (SIU-LNG), sont très efficaces avec un taux de grossesse à un an de 0,1 à 0,8 %. Ils agissent en empêchant la conception et ne sont donc pas des « abortifs précoces ». Il n’y a pas de restrictions d’utilisation liées à la parité ou à l’âge. Un SIU-LNG est disponible en France (Mirena).
Jusqu’à cinq ans.
Les implants progestatifs, qui assurent une contraception pendant trois à cinq ans selon le type, ont également une grande efficacité contraceptive (taux de grossesse à un an de 0,05 %). Certains sont à l’étonogestrel (Implanon), d’autres au lévonorgestrel (non disponibles en France). Ces dispositifs sous-cutanés agissent essentiellement en épaississant la glaire cervicale et en supprimant l’ovulation. Ils peuvent être prescrits à tout âge.
La pose des DIU et des implants contraceptifs doit être réalisée par un médecin familiarisé avec la technique. Les modifications des saignements menstruels sont les effets secondaires les plus fréquents de ces méthodes.
Les avantages contraceptifs des MLD sont liés à leur efficacité et à leur taux important de continuation à un an, qui est de 78 % à 84 % contre 53 % à 68 % pour les méthodes de courte durée d’action (1). Du fait de leur coût abordable et de leur efficacité de longue durée, elles ont également un rapport coût-efficacité particulièrement intéressant dans les pays en développement(2).
Les MLD présentent aussi des avantages non contraceptifs comme la protection contre le cancer de l’ovaire (implants), la réduction du risque de cancer de l’endomètre, d’anémie et de dysménorrhée (SIU-LNG, implants) (3). Des études sur les implants progestatifs sont en cours pour des indications autres que la contraception (Implanon).
Dissiper les craintes.
Il est important d’améliorer l’information et la formation du corps médical sur les MLD et de faciliter leur accessibilité aux utilisatrices en appliquant les critères d’éligibilité de l’OMS, qui ont levé plusieurs « contre-indications » non justifiées (4). Ce qui devrait permettre de dissiper les craintes et les rumeurs relatives à ces méthodes. En augmentant l’utilisation des MLD, on peut espérer accroître de manière considérable et effective les taux de prévalence contraceptive dans les pays en développement, mais aussi diminuer le nombre de grossesses non désirées et d’interruptions volontaires de grossesses dans les pays développés.
* Service de gynéco-obstétrique, CHU Donka, Conakry, Guinée ; Représentante Jhpiego (université John Hopkins, Baltimore).
(1) TRUSSEL J. Contraceptive efficacy. In : HATCHER RA et al. Contraceptive technology. Eighteenth Revised Edition New York, NY, Ardent Media, 2 004.
(2) Addressing Unmet Need for Family Planning in Africa. Long acting and permanent methods. Family Health International, 2 007.
(3)U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Family Planning Methods and Practice : Africa. Second Edition. Atlanta, GA : CDC, 2 000.
(4) Medical eligibility criteria for contraceptive use. WHO, 4 th edition, 2 008.
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